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lundi 23 mars 2015

Départementales 2015 : les derniers résultats par département et projections sur le second tour

Valls a desservi la gauche en mettant sa personne et sa politique en avant

22 des 43 millions d'électeurs appelés aux urnes dimanche 22 mars ont voté 
pour désigner les nouveaux conseillers départementaux, lors du premier tour des élections départementales, autrefois nommées "élections cantonales". Alors que l'on craignait une abstention record pour ce scrutin inédit, la participation est finalement plus forte qu'attendue puisqu'elle est estimée à un peu plus de 50%, en hausse par rapport à 2011. Il y aura 314 triangulaires et une quadrangulaire au deuxième tour, en dépit du système des binômes.

La droite repasse en tête. 
L'UMP-UDI-Modem sort vainqueur de ce premier tour, devant le Front National et le Parti socialiste en 3e.

Le score parti par parti. Selon le ministère de l'Intérieur, l'UMP et l'UDI rassemblés obtiennent donc 27,5% des voix devant le FN à 25% et le PS à 21,4%. Les divers droite seraient à 6,7%, le Front de gauche obtiendrait 6% des voix, les divers gauche 6,7%, et les écologistes -aussi vertueux que totalitaires- Europe Ecologie-Les Verts plafonneraient à 2% des voix.

Les candidats élus. Selon le ministère de l'Intérieur peu avant 22h, ont déjà été élus au premier tour 220 candidats de droite (soit 85 binômes), 56 de gauche et 8 FN.
Les personnalités réélues dès le premier tour. Plusieurs personnalités politiques de premier plan ont été élues dès le premier tour. C'est le cas de Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche (PRG) et patron de presse régionale, qui a annoncé sa réélection, de justesse avec 50,72% des voix, dans le Tarn-et-Garonne, qu'il préside depuis 1985, mais dont il a perdu le siège de sénateur en septembre 2014. Le président UMP sortant du Conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti,  est, quant à lui, réélu dès le premier tour dans son canton de Tourrette-Levens. Patrick Devedjian, le président sortant UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine, a lui aussi annoncé sa réélection dans son canton d'Antony.

Résultats dans les départements clés 

Aisne : le FN a confessé son espoir de l'emporter. Aux mains du PS depuis 1998, le département est à la portée du Front national, qui sera présent dans tous les cantons encore à attribuer, dimanche prochain. L'un des 21 cantons en jeu, Vic-sur-Aisne, a même été emporté dès le premier tour par un binôme du FN. Souvent arrivé en tête, le parti frontiste recueille 38,7% des voix dans le département, la gauche 31% et la droite près de 30%. Parmi les cinq députés, le départements compte René Dosière (PS) et Xavier Bertrand (UMP) et deux des trois sénateurs sont UMP.

Allier : la gauche y croit. Dans ce département, l'un des deux derniers bastions communistes avec le Val-de-Marne, la majorité départementale résiste à la vague bleue et le second tour promet des duels serrés entre la gauche et la droite dans de nombreux cantons. "L'élection va se jouer sur un deuxième tour où nous avons toutes nos chances. Rien n'est perdu", veut croire le président sortant du conseil général, Jean-Paul Dufrègne.

Bouches-du-Rhône : le FN arrive en tête. La forte poussée du parti frontiste s'explique largement par le recul de l'ancien homme fort du PS local, le sulfureux Jean-Noël Guérini (en photo), dont l'horizon s'est singulièrement assombri avec une accumulation d'affaires judiciaires et après l'élimination de plusieurs candidats de sa majorité dès le premier tour. Le FN est en tête du département avec 33,5% des suffrages et n'est absent que dans un seul des 29 cantons au second tour.
A suivre, le canton de Martigues où se jouera un duel entre les deux fronts:  les frontistes du FN  (34,44 %, en forte poussée à Port-de-Bouc, 32,28% ) et le Parti communiste (43,05 %) du Front de gauche,  arrivé en tête, dominateur mais en perte de confiance.

Corrèze : la gauche et la droite sont au coude-à-coude dans le fief de François Hollande. La gauche devra s'unir si elle veut avoir une chance de l'emporter au second tour dimanche 29 mars. L'opposition de droite obtient, en effet, déjà quatre cantons, dont deux qu'elle arrache à la gauche. Le Front national est en retrait et ne sera pas présent au second tour.

Essonne : le bastion socialiste -fief de Manuel Valls, premier ministre de Hollande- menacé par la droite. Le département de la grande couronne parisienne pourrait être gagné par la droite, après avoir déjà connu une hécatombe aux municipales. La gauche avait alors perdu les villes de Viry-Châtillon, les Ulis ou encore Palaiseau. Le scrutin s'annonce serré entre la gauche, en place depuis 1998, et la droite, tandis que le Front national entend jouer les trouble-fête au second tour. On comprend ainsi que Valls réclame un "front républicain" à grands cris. 

Finistère : la droite progresse, mais rien n'est joué. Dans ce bastion totalement socialiste des députés Jean-Jacques Urvoas et Marilyse Lebranchu, membre du gouvernement, l'UMP-UDI progresse au premier tour, avec 33% des suffrages, ainsi que le Front national, qui recueille 15% des voix. Mais les socialistes pourraient bénéficier des reports de voix pour se maintenir.

Gard : le FN est premier. Le parti de Marine Le Pen est qualifié pour le second tour dans 22 des 23 cantons d'un département que le PS estime pouvoir sauver, malgré ses divisions. La droite, qui avait réalisé l'union entre l'UMP et l'UDI partout, a réalisé un score (22,2%) en deçà de ses espoirs, mais espère aussi parvenir à faire la différence au second tour, en participant à neuf duels et quatre triangulaires.

Gironde : la gauche sauvée? La gauche est en passe de préserver ce département, aux mains d'Alain Rousset, Michèle Delaunay et Gilles Savary (PS) et agité par le caractériel Noël Mamère (EELV). Le PS compte sur un "front républicain" et une dizaine de triangulaires là où se maintient le FN, qui a fait une poussée notable, et du report de voix d'une gauche partie souvent divisée. L'union de la droite, partie en rangs serrés (UMP-UDI-MoDem-CPNT), ne dispose que d'un très faible réservoir de voix dans un département où le maire de Bordeaux, Alain Juppé, prône le soutien au PS.

Haute-Garonne : le PS devrait maintenir une hégémonie vieille de 70 ans avec pour unique allié le Parti radical de gauche, totalisant 32,8% des suffrages exprimés. Mais l'inconnue reste de la proportion d'électeurs du Front National (22,32%) qui préférera l'Union de la droite et des divers droite (26,93%) à la gauche au gouvernement.

Haute-Vienne : la gauche en position de force. Le Parti socialiste restait dimanche soir la force politique dominante, avec 25,54% des suffrages à l'issue du premier tour, devant un Front national qui frise les 20% mais semble devoir être battu partout au second tour.

Ille-et-Vilaine : la gauche est en tête dans la plupart des cantons. Malgré un binôme de droite élu au premier tour, celui d'Isabelle Le Calennec, porte-parole de l'UMP, la gauche est confiante pour dimanche en Ille-et-Vilaine, tenant la corde de nombreux ballotages, face à une droite qui pourrait avoir du mal à combler son retard.

Isère : Vallini regrette déjà son entrée au gouvernement. Le département présidé jusqu'en 2014 par ce nouveau secrétaire d'Etat à la... Réforme territoriale tant controversée, devrait basculer à droite au vu des résultats du premier tour, marqué par une forte poussée du Front national. "Le département va basculer, oui", a affirmé l'actuel président du Conseil général, le socialiste Alain Cottalorda. Lui-même a été éliminé dès le premier tour dans son canton de Bourgoin-Jallieu et le maire EELV de Grenoble crispe la population. Le secrétaire d'Etat de Valls est lui-même en ballottage favorable dans son canton de Tullins, avec 40,87% des suffrages (19,53% des inscrits), où il affrontera les FN Bruno Desies et Jacqueline François (FN) qui, avec 24,65% des suffrages (11,78% des inscrits), ne semblent pas redoutables sans un apport d'électeurs déçus par le binôme unisexe Hollande-Valls.

Loire-Atlantique : suspense total dans le département de Jean-Marc Ayrault. Arrivé en deuxième position, avec 21,48% des voix, derrière l'union de la droite (33,09%), le Parti socialiste, isolé au premier tour, devra dépasser ses divergences profondes avec Europe Ecologie-Les Verts, notamment sur le dossier du transfert de l'aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes, pour conserver le département.

Meurthe-et-Moselle : la gauche est en grand péril. Le PS a subi dimanche 22 mars 2015 une déroute au 1er tour des départementales en Lorraine, mais affiche l'espoir de conserver cet unique bastion lorrain, étant parvenue à se maintenir dans 21 cantons sur 23 au premier tourmalgré la forte percée du Front national. La droite UMP/UDI devrait conserver les 3 autres départements lorrains. 

Nord : la fin du règne socialiste et de l'insupportable Aubry. C'est sans doute le plus grand choc de ce premier tour : le PS va perdre ce bastion qu'il détenait depuis 1998. Les candidats socialistes ont été éliminés dans 27 cantons sur les 41 que compte ce département, le plus peuplé de France. La droite unie UMP-UDI se qualifie pour le second tour dans 28 cantons contre 37 pour le FN, mais se retrouve en position de force, en raison du report probable des voix de gauche à son profit.

Oise : le FN gagne le 1er tour... A l'échelle départementale, le parti de Marine Le Pen a viré en tête, avec 35,11% des suffrages devant la droite unie, qui frôle les 30% et l'union de la gauche, qui n'obtient que près de 20%, mais totalise 31% avec les DVG. Le pari de Marine Le Pen devrait néanmoins être battu presque partout au second tour par la droite avec le concours attendu des voix de gauche.

Pas-de-Calais : des duels PS-FN à prévoir. Le Parti de la rose résiste malgré une succession d'affaires d'élus en délicatesse avec la Justice et se qualifie dans 22 cantons sur les 33 pour lesquels un résultat définitif est publié. Ses candidats affronteront au second tour de nombreux binômes FN: le parti de Marine Le Pen réalise un quasi sans faute en se qualifiant dans 32 cantons.

Pyrénées-Atlantiques : la gauche pourrait n'avoir fait qu'un passage furtif dans les Pyrénées-Atlantiques où la droite se tient en embuscade et où François Bayrou doit la ville de Pau au soutien de la droite (notamment Alain Juppé) l'an dernier. L'opposition à Hollande et Valls apparaît en bonne posture de reconquête à l'issue du premier tour.

Pyrénées-Orientales : le FN a fait un carton. Avec 31% des suffrages, le FN s'est imposé comme le premier parti dans ce département, l'un des plus pauvres de France, où il fait vaciller une place forte de la gauche. Le parti de Marine Le Pen reste présent dans 16 des 17 cantons. Il peut disputer sept triangulaires et neuf duels, cinq contre la droite, quatre contre la gauche.

Saône-et-Loire : bascule possible en faveur de la droite. Dans ce département qui fut dirigé par l'ancien ministre Arnaud Montebourg, le chef de file de la droite, Alain Accary, a enregistré "de très bons scores" dimanche. La droite est seule à se maintenir au second tour dans sept des 29 cantons. Huit triangulaires, dans lesquelles s'opposeront des binômes de gauche, de droite et du FN, sont prévues dimanche.

Seine-Saint-Denis : duel droite-gauche serré. Dans ce bastion historique de la gauche depuis sa création en 1968 et pré carré du président socialiste de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, gauche et droite sont à égalité. Le PS, qui présentait des listes communes avec les écologistes dans la quasi totalité du département, est arrivé en tête dans moins de 50% des cantons (10 sur 21), le PC, qui avait ses propres listes, dans 3. Mais les électeurs de ce département choyé par le PS et couverts d'aides sociales et allocations diverses se sont massivement abstenus de voter ce dimanche: plus de 70% d’abstention, un record en France. Pourquoi voter quand les aides sociales pleuvent en dormant ?

Tarn-et-Garonne : ça sera serré. Le FN arrive en pole position dans un département ancré depuis longtemps à gauche. Le second tour n'est pas pour autant gagné pour le parti frontiste qui devra faire face à des triangulaires compliquées.  

Val-de-Marne : l'espoir du PCF. Les communistes espéraient dimanche soir conserver ce département, l'un de leurs deux derniers fiefs avec l'Allier. "Aucun candidat de gauche n'a été éliminé lorsqu'il était sortant", s'est réjoui Christian Favier, président PCF sortant du Conseil général, appelant "au rassemblement de tous" face à la droite. "Je n'ai aucun doute sur notre capacité à se rassembler pour conserver le département", a-t-il affirmé, non sans arrogance.

Var : le FN a-t-il fait carton plein ? En remportant le canton de Fréjus - une ville qu'il avait déjà gagnée aux municipales et aux sénatoriales - et en se qualifiant pour le second tour dans les 22 autres cantons du département, le FN a réussi son pari. Dans 20 des 22 cantons restants au second tour, le parti de Marine Le Pen trouvera face à lui des candidats UMP/UDI, des candidats de gauche ne se maintenant que dans deux cantons.

Vaucluse : le FN peut l'emporter au second tour. Le parti frontiste peut ambitionner de remporter la majorité des sièges dans le Vaucluse (où il devrait s'allier à la Ligue du sud au second tour). Joris Hebrard a d'ores et déjà remporté le canton du Pontet (58,2%) dès le premier tour. A suivre, Carpentras.

Manuel Valls croit toujours donner confiance

Manuel Valls s'est exprimé, peu après l'annonce des premiers résultats. "J'ai voulu mobiliser les électeurs pour leur donner confiance [...] L'extrême droite n'est pas la première formation politique de France. Je m'en félicite, car je m'y suis personnellement engagé. [...] Le total de voix de la gauche atteint celui de la droite [...] Je veux appeler à la mobilisation et au rassemblement. La gauche doit se rassembler. [...] J'appelle tous les républicains à faire barrage à l'extrême droite au second tour.

Ainsi, en choisissant l'extrême gauche contre l'extrême droite, 
le Premier ministre s'oppose frontalement à 5 millions d'électeurs français qu'il stigmatise et fracture le pays.


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