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jeudi 1 janvier 2015

Voeux 2015 de Hollande: que des mots cache-misère

La "gauche molle" adopte la posture de l'audace !

2015: froideur et austérité
Président au travail ? Bureau vide

Faible lumière indirecte dans le lointain et cheminée éteinte
Drapeaux repoussés à l'arrière-plan
d'une salle glacée, chargée de dorures
, coupée du monde réél


Pour un président qui se veut volontariste et audacieux, c'est Waterloo , morne plaine !

Ils avaient promis que l’apparence du chef de l'État serait passée au peigne fin. Et en effet, lestée de plomb, la cravate de Hollande a bien indiqué la direction de la courbe de l'emploi et  la teinture de ses cheveux a résisté à la chaleur des projecteurs. Mais la cohérence de la réalité et des éléments de langage, pesamment répandu pendant la semaine qui a précédé, s'arrête là. Son bureau a ainsi fait l'objet de toute l'attention de l'équipe pléthorique de bras cassés de la communication, mais les réseaux sociaux ont pointé ce que la presse aux ordres a occulté: l'espace était rangé, voire plus dégarni que le crâne de son locataire, selon les internautes. 

Voila pour la forme.

Selon la presse dévote, Hollande aurait été "classique dans son discours", ce qui apparaît incohérent avec le propos et surtout l'image travaillée d'un "audacieux": les journalistes ne savent visiblement plus dans quel sens lui caresser le poil. 

Le Point a préféré se livrer au décryptage du filigrane.
Autant dire qu'en s'attachant à la lecture de l'illisible, l'hebdomadaire n'a pas pris le risque d'être contredit, seulement celui d'inventer du n'importe quoi. Ainsi, Hollande aurait "déjà lancé le thème de la campagne de 2017 : "Je résiste à tout" ! Puissent les Français, livrés à eux-mêmes et un brin plus exposés au "vent mauvais",  puiser en eux la même force supposée de résistance.
Avant 16h00, Emmanuel Berretta avait bénéficié de fuites officielles sur "la tonalité générale du discours." Il a pu mettre les lecteurs du site en condition: l'allocution "portera sur la capacité de notre pays à faire face collectivement à la crise et à accepter le changement dans un monde profondément bouleversé." Cette belle aptitude au décryptage prêtée aux journalistes à bac +5 s'en trouvait donc juste un peu surestimée...

Nous étions favorablement conditionnés
Si le président a péché par "excès d'optimisme (notamment face à la montée du chômage)", tandis que de moins flagorneurs y voient un manque de réalisme et clairvoyance, "François Hollande croit ressentir chez nos compatriotes cette volonté d'arrêter de peindre la vie en noir." La popularité de son ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, l'incite à croire que le pays veut que cela bouge enfin. Et Berretta ne s'était pas trompé: Hollande a en effet tenu ce langage en rapport avec le plumage présenté par Le Point, fruit d'un dur labeur d'analyse,  en milieu d'après-midi, on l'a compris. Ne restait plus que le filigrane ...

Ca vous aura échappé, mais Le Point assure que le 31 décembre, "ses communicants ont continué leur plan de re-présidentialisation" 
d'un homme qui stagne depuis plusieurs mois sous les 20 % dans les sondages. Le Point ne croit donc pas au sondage Odoxa publié par Le Parisien (qui ne sont pas suspects de malveillance), selon lequel Santa Claus aurait favorisé"un regain de popularité pour Hollande et Valls," le 14 décembre. 

L'hebdomadaire diffuse gravement les éléments de langage élyséens. 
"Le choix du bureau présidentiel, sa pompe, sa majesté, son symbole, affirme-t-il avec l'assurance de plaire à son maître, est le couronnement de cette stratégie nécessaire mais insuffisante pour redonner un peu de lustre au chef de l'ÉtatLes réseaux sociaux, dont Jérôme Béglé se désolidarise, se sont très vite enflammés sur "un détail" omniprésent (sic) qui a échappé aux communicants sélectionnés sur leur incompétence: le bureau derrière lequel François Hollande avait pris place était désespérément vide. Pas un dossier, pas un ordinateur, pas un téléphone, ni même un stylo... Un élément de décor qui suscite beaucoup de moqueries... Passons à l'essentiel, c'est-à-dire au contenu, évacue le rédacteur en chef du site Lepoint.fr... "Après l'inversion de la courbe du chômage, boulet qui pèse au pied [les deux] de François Hollande, et le pacte de responsabilité perdu dans les sables des interminables compromis syndicaux, patronaux, législatifs et administratifs, l'Élysée devait reprendre la main." Réponse en filigrane...

Une antienne pour hypnotiser son auditoire



Pourquoi pas ce terme religieux chez un dévot qui fut pourtant chroniqueur littéraire à Paris Match et auquel les "illettrés" de Gad et d'ailleurs, chers à Macron, préfèrent "anaphore", certes sévèrement connoté depuis 2012...
Les voeux ont donc consisté à adresser "un message de confiance et de volonté". Hier, réforme territoriale, pacte de responsabilité, compte pénibilité (qui sera nécessairement simplifié par les entreprises bénévoles), plan européen de relance de 315 milliards d'euros, et demain "plan numérique à l'école", "droit de mourir dans la dignité", (petite) réforme fiscale, service civique, conférence environnementale... Ouf ! Béglé ne manque pas de souffle. 


François Hollande s'est montré volontaire. En quoi? Béglé n'a manifestement rien vu dans sa boule  en filigrane, mais il répète toujours bravement les éléments de langage de l'Elysée, sans obligation de révélation de ses sources. 

"Pour ceux qui en doutaient, il confirme qu'il mènera sa mission jusqu'au bout." 
Est-il à l'écoute du pays et est-ce vraiment le voeu général ?

Il s'est posé en rassembleur d'une société menacée par les conservatismes et les populismes. Bref, du classique arrosé d'une sauce d'optimisme et de confiance. Comme le serpent Kaa dans Le Livre de la jungle, il espère que son antienne hypnotisera son auditoire, commente Béglé...

Neuf minutes pour ne pas dire grand-chose. 

C'est le moment où parle ce filigrane filigrane: "sauf qu'une musique est en train d'émerger depuis quelques semaines, celle d'un président courageux, qui résiste à tout et à tous."
Une progression dramatique en gros sabots par un pro de la presse pharisienne. Béglé tente une conclusion imparable, citant cette phrase : "J'ai tenu bon malgré les difficultés."
Mieux que lui, avec un mérite autrement plus grand, ce sont les Français qui tiennent bon malgré les difficultés, n'en déplaise à son auguste égocentrisme. Au final et en 9 minutes, Hollande s'est souhaité une année meilleure, mais il n'a rien à faire du sort que ses réformes sur le papier voient véritablement le jour dans les faits.  
VOIR et ENTENDRE  (sans obligation) 9 minutes de verbiage:


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