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dimanche 4 janvier 2015

Nos enfants, "chair à canon" djihadiste

Denis Sieffert, interpellateur impuissant

2015: les dénigreurs ne s'arrêteront pas de casser et apostropher
 
Le journaliste Denis Sieffert est de ceux-là et n'est nullement désorienté: il campe sur la même ligne jusqu'à l'obsession. Ancien militant trotskiste et ex-président de l'UNEF-US, il dirige aujourd'hui Politis. Ce journaliste anti-libéral et altermondialiste est un mono-manique qui se dépense sans compter pour la même cause, avec des oeillères. Le 11 décembre 2014: "Islamophobie, "il faut lutter contre l’idée d’une menace intérieure" ou le 4 décembre 2014 pour dénoncer "un mal sournois", celui du racisme qui "n’est pas seulement le crime de sang du policier blanc et le crime moral du tribunal, c’est aussi un rapport social." Et le même jour, "Mobilisation contre l’islamophobie: De très nombreuses associations se sont unies pour organiser le 13 décembre une journée internationale.") il s'en prend au système médiatique et au rôle de certains "médiacrates" représentants d'une machine à fabriquer du consentement à l'ordre social.

A lire Politis, 
le mal dont souffrent la France et les Français serait purement franço-français. Comme on n'a jamais tout vu, la résurgence de la tuberculose ou la montée de l'illettrisme ne seraient pas imputables aux mêmes causes que l'effondrement de nos systèmes exemplaires de protection sociale ou éducatif. Que nenni: on est dans le déni et l'accusation de ceux qui vivaient en paix dans l'hexagone et qui ne demandaient rien à personne jusqu'au "printemps arabe". La déstabilisation du Proche Orient par les islamistes, avec le soutien de la presse tiers-mondiste ou altermondialiste, apporterait un plus à la France, au même titre que les troupes coloniales de la Seconde guerre mondiale. Les Français seraient donc des ingrats, pire, des racistes.    

"Il est urgent d’interroger une société incapable d’offrir un idéal collectif
Au contraire, "elle sacralise la concurrence et la réussite personnelle", accuse le révolutionnaire. C’est une vieille habitude de nos sociétés que de toujours chercher ailleurs les causes de leurs tourments, affirme celui qui se croit "chaussé des bonnes lunettes". Tout bon ministre de l’Intérieur sait cela. Le péril vient de l’étranger, persifle Siefert. Naturellement, cette affaire de "jihadistes français" [cette orthographe est anglo-saxonne...] n’a pas échappé à la règle. Si les "djihadistes" sont français, les causes du mal, elles, nous seraient étrangères, doute notre trotskiste. Elles seraient aussi éloignées de nous que possible, par la géographie, par l’histoire, par la religion, par les mœurs. Sans parler de cette arabité avec laquelle une certaine France, empuantie de remugles coloniaux, croit toujours avoir un vieux compte à régler. Or, voilà que nous découvrons que quelques-uns de ces jeunes gens qui rejoignent la Syrie ou l’Irak "ont les yeux bleus", comme on dit, en croyant hypocritement déjouer le piège des mots. Ils sont parfois même de bons chrétiens fraîchement convertis à l’islam, ou à ce qu’ils croient être l’islam.

Les immigrés clandestins originaires du Proche Orient s'imposent à nous mais ils n'importeraient ni leur conflit ni leur culture !

Derrière ses lunettes de myope, Sieffert sait mieux et juge que 
le constat a précipité nombre de commentateurs dans un abîme de perplexité. Mais, au fond, cela ne change rien. Qu’ils soient arabes, musulmans, qu’ils aient les yeux bleus ou noirs, qu’ils viennent de nos banlieues ou de villages du Tarn [au hasard] ou de l’Eure, la question est la même. Car ce sont tous nos enfants [même s'ils nous rejettent comme parents]. Et cette question, soigneusement éludée, est celle-ci : qu’est-ce qui fait que notre société produise une aussi folle révolte ? 
Le "complexe d'Oedipe", logiquement. Eh bien, non ! Certes, le désordre qui s’empare de leur esprit trouve son origine dans une idéologie aux antipodes de nos croyances. Certes, l’organisation de l’État islamique est une secte, et les jeunes gens qui se laissent embarquer dans cette entreprise criminelle ont, sans aucun doute, une fragilité psychique [des "déséquilibrés" ? En plus des "illettrés", selon Macron, la France aurait donc un lourde hérédité, aux dires de Sieffert. Ou de terribles illusions. Mais la question demeure. Et la réponse n’est pas seulement "là-bas" ; elle est aussi "ici", dans notre miroir. [A une question non résolue, Sieffert a trouvé la réponse unique et dans le sens intangible de l'Histoire: ce journaliste n'est pas trotskiste par hasard ! Et il déroule sa doxa racornie, revisitée par une anaphore au goût du jour] Nous y voyons une société résignée à l’injustice sociale, dépourvue de projets, inégalitaire au point que dix pour cent de ses élites économiques possèdent soixante pour cent des richesses. Nous y voyons des salaires exorbitants et des retraites chapeau. Nous y voyons une rue peuplée de pauvres, tout juste occupés à survivre, et des Restos du cœur submergés ; une petite paysannerie ruinée et abandonnée au profit de complexes industriels. Nous y voyons un racisme rampant et une islamophobie à la fois massive et objet de dénégations officielles. On y voit des entreprises de dévastation de nos territoires et de notre environnement. Un monde dépourvu d’idéal, mu par l’appât du gain. Nous y voyons des politiques au pouvoir qui consacrent leur énergie à justifier leur impuissance, leurs accommodements et leurs connivences : on ne peut rien, parce que c’est l’Europe, ou la crise, ou la dette, ou tout à la fois. Il est donc aussi urgent d’interroger une société incapable d’offrir un idéal collectif et qui, au contraire, sacralise la concurrence et la réussite personnelle, et qui exalte une "génération" tentée par l’aventure de la City – combien de reportages admiratifs dans nos médias sur ce sujet ! Le blogueur hébergé par Mediapart n'a pas seulement dans le nez les "remugles coloniaux" de sa jeunesse, conservés dans la naphtaline; le sexagénaire aurait gardé -alors ça, pour le coup, ON ne peut manquer de le voir -  une superbe acuité visuelle, fût-elle d'usage.

Les réfugiés "politiques" n'importent nullement les conflits arabes du Proche Orient...

La colonisation musulmane de l'Europe serait un fantasme islamophobe d'extrême droite. 
Caïn tuant Abel
Cependant, on ne s’en tirera pas ici sans évoquer le Proche et le Moyen-Orient. Car si le malaise naît en grande partie de la crise sociale et morale de notre société, maintient ce marxiste fossilisé, il n’est pas indifférent d’observer qu’il se cristallise sur cette région du monde à la fois proche et lointaine. 
Mais là encore, selon Sieffert, il n’est pas possible d’externaliser le mal, comme s’il nous était totalement étranger [Le mal est intérieur à la France, mais aussi: il est partout, foi de révolutionnaire rance]. Il se trouve que l’Irak, la Syrie, la Palestine sont les terres de toutes les trahisons occidentales [à l'évidence, Caïn (ou Qābyl, dans le Coran) a attendu les Occidentaux pour assassiner Abel]. Depuis la promesse de Lawrence d’Arabie jusqu’aux guerres américaines en Irak, poursuit Sieffert, en passant par l’abandon de l’opposition démocratique syrienne livrée à la fois au régime de Bachar al-Assad [sous le régime duquel les chrétiens ont joui de la liberté de culte jusqu'en 2010] et à l’organisation de l’État islamique [c'est raccourci, mais efficace!]. Et, par-dessus tout, il y a ce conflit israélo-palestinien qui hante les discours, les plus rationnels comme les plus fous.

La "roupie de sansonnet" syrienne comparée au conflit palestinien
  
Sieffert hiérarchise la violence. 
Dans un précédent dossier (Politis n° 1321 "Jihad, pourquoi ils partent", article-maison et pourquoi ne pas se reproduire entre soi...), l’anthropologue Dounia Bouzar [nommée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault -PS- à l'Observatoire de la laïcité] soulignait l’importance de la question palestinienne dans les motivations des jeunes "djihadistes". Cela fait près d’un demi-siècle que les grandes puissances, à des degrés divers de responsabilité, laissent faire, accuse cet anti-sionniste pro-palestinien, sans presque piper mot, la colonisation des territoires palestiniens, approuvent de terribles opérations de punition collective, et soutiennent un régime d’apartheid qui se cache de moins en moins. [que pipe Sieffert de l'opération de 'punition collective' menée par Mohammed Merah, tueur à Toulouse de quatre juifs pour 'venger les enfants palestiniens assassinés' ? Et de Youssouf Fofana, impliqué dans l'affaire du gang des barbares] Ce mépris de la morale et du droit fait aussi partie de notre société, poursuit imperturbablement Sieffert. 

La Syrie, c'est de la gnognotte. 
Les chrétiens de Syrie se trouvent dans une situation désespérée, mais sont quantité négligeable pour Sieffert. "Contrairement à ce que prétendent certains analystes -dont il n'est pas, s'agissant des -  qui mesurent les conflits au nombre de morts, le drame des Palestiniens n’a peut-être jamais été aussi central qu’aujourd’hui. Non pas tant dans les préoccupations géostratégiques des grandes puissances, que dans la conscience de nombreux peuples et de beaucoup de nos concitoyens. Parce que c’est un peu comme une butte témoin de l’état du monde. 

Dans ses voeux 2015 aux Français, François Hollande a dit vouloir couper le cou au "dénigrement" et au "découragement".
Bien entendu [grince-t-il], on objectera que l’adhésion à l’organisation de l’Etat islamique ne sert sûrement pas la cause palestinienne. C’est même tout le contraire [assertion embarrassée qui se passe de démonstration ? Axiome d'intello exigeant d'extrême gauche !]. Mais l’instrumentalisation fait partie des méthodes de la secte [la polémique est un cache-misère du raisonnement]. Il faut combattre la secte. Mais il faut aussi détruire son discours manipulatoire en lui retirant les "causes" qu’elle usurpe.
Même avant les fêtes, on ferait beurk...

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