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jeudi 23 octobre 2014

Valls n'irrite plus seulement le PS mais aussi le gouvernement

Le premier ministre est-il socialiste ?

Les positions du premier ministre suscitent la stupéfaction 
Juppé accueille ici Valls à Bordeaux 
Valls veut de nouvelles alliances de gouvernement. "Oui, il faut tendre la main aux "progressistes" pour créer avec eux "une maison commune"
Il relance aussi la question du changement de nom du PS. Manuel Valls, qui a "l'obsession de la cohérence" a redit tout haut jeudi matin sur BFMTV les positions affirmées dans son entretien à L'Obs. Le premier ministre est même allé plus loin, poussant explicitement l'idée d'une ouverture au centre.

Valls tente d'interférer dans l'entente Juppé-Bayrou
Gouverner avec les centristes "ne me poserait pas de problème à condition évidemment qu'ils soient d'accord avec ce que nous sommes en train de faire. Mais la question n'est pas aujourd'hui d'actualité", a-t-il indiqué. "Pourquoi refuser la main de ceux qui se reconnaissent dans le centre, le centre-gauche ou, en tout cas, ceux qui ne se reconnaissent pas dans les partis politiques traditionnels? Le premier ministre précise pour qui il a un penchant: "Je vous rappelle que dans plusieurs villes nous gouvernons déjà avec le MoDem, avec les centristes".

VOIR et ENTENDRE le Premier ministre faire des risettes à Bayrou:


Valls se détourne de l'aile gauche du PS

Comme dans son interview écrite,
Valls défend le contrat de travail unique. C'est un épouvantail pour la gauche, mais à ses yeux "une idée intéressante". Sur ce point comme sur les autres, Valls est catégorique: "Moi, je ne veux pas attendre que la gauche et le PS changent dans l'opposition. C'est quand nous exerçons le pouvoir que nous devons tirer les leçons de cet exercice du pouvoir."

Valls met le PS sens dessus-dessous
Matignon défend "la gauche du réel" face à "la gauche de l'idéal". Il n'est pas question de retirer un mot des propos de Valls. Un conseiller assure que "la contribution du premier ministre" aux états généraux du PS "est là". "Nous allons voir si nous en déposons une. Si c'est le cas, ce sera cela, même si l'on peut toujours affiner tel ou tel point", explique-t-il.

L'entretien du premier ministre a déclenché une tempête au PS. 
Jean-Christophe Cambadélis a d'ailleurs lancé un appel au calme. Alors que Manuel Valls a relancé l'idée d'un changement de nom du parti, le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, a pointé "une faute". 
Beaucoup d'autres se sont tenus à l'écart des joutes verbales. Mais, assure un ministre anonyme, "il n'y a pas un socialiste en responsabilité qui pense que les propos du premier ministre contribuent à apaiser les choses".
Julien Dray, proche du président, parle d'ailleurs d' "une interview catalane" tout en refusant d'en dire plus.

Le trouble gagne le gouvernement. 

"Valls, il cogne, il y va, estime un ministre, sous couvert de l'anonymat.
Il considère que Martine le cherche, que les frondeurs le cherchent. Alors, le parano leur dit: 'Vous voulez du débat? En voilà!' " Ce ministre fuiteur ajoute: "Le problème, c'est que les gens sont gavés de mots. La question, ce n'est pas de savoir si on doit changer d'idéologie, c'est de savoir si ce que l'on fait va réussir. Il ne faut pas habiller cela d'idéologie." 
Un autre ministre qui a lui aussi le courage de ses opinions admetvolontiers que cette séquence est assez perturbante. "Est-ce que l'on ne peut pas bosser tranquille?"

En réalité, beaucoup peinent à comprendre où veut en venir le premier ministre. Prépare-t-il sa sortie de Matignon? Veut-il mettre la main sur le PS ou éviter que d'autres le fassent? "Sortir sur la base d'un schisme avec le PS, c'est sortir tout seul. Il n'y a pas de quoi faire un parti avec ceux qui sont d'accord avec Valls", réagit un membre du gouvernement.

Le président reste dans l'expectative et son entourage fait peu de commentaires. D'autant que François Hollande avait, explique-t-on à l'Élysée, relu l'entretien lundi et que, selon Matignon, Manuel Valls aurait consenti à y apporter quelques modifications à la suite de cette lecture. C'est pour Valls une manière d'engager F. Hollande dans sa dérive droitière.
Dans l'entourage du président, on se limite à faire valoir qu'"il y a une majorité parlementaire pour voter les grandes réformes et (que) l'on s'appuie sur cette majorité-là". Une manière de balayer cette ouverture au centre dont d'ailleurs les centristes ne veulent pas. 
Aucune réaction sur le reste. "A l'Élysée, ils vont regarder en l'air et attendre de voir si cette interview est un coup de colère de Valls ou s'il y a une vraie stratégie de sa part", analyse un visiteur du soir du président et "Hollande va laisser venir". Mais, cet inconnu décrit pourtant comme 
proche du président s'inquiète. "Le problème de l'interview, c'est que Valls y définit un rapport avec Hollande qui est un peu différent de ce qu'il était jusqu'à maintenant. Valls dit au président: 'Maintenant, il faut me prendre comme je suis.' "
Ou le laisser.

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