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vendredi 3 octobre 2014

Rebsamen tacle Sapin et le PS, mais fait disparaître les preuves de l'agression

Indépendance de la presse: le ministre de Valls obtient la censure de ses propres propos  
Le ministre du Travail a demandé et obtenu le retrait de son entretien
"Les emmerdes volent en escadrilles", selon Chirac, l'ami de Hollande 
Après avoir reçu un "vrai-faux" d’eau jeudi par des intermittents du spectacle -aussitôt démenti ("dépublié"?)- et s'être résigné dans la foulée à l'annulation un déplacement en province pour ne pas tendre l’autre joue, le ministre du Travail, François Rebsamen s'est mis à nouveau en difficulté pour avoir trop parlé ce vendredi 3 octobre.
Alors que ses propos sur la nécessité de renforcer la surveillance des chômeurs fraudeurs qui avaient déclenché un tollé début septembre – il avait d’ailleurs dû rétro-pédaler publiquement – cette fois, le ministre va plus loin.

Sur le site internet du magazine bourguignon Le Miroir, Rebsamen s'en est pris à Michel Sapin, son prédécesseur
à son poste ministériel. 
Sapin "s'est totalement trompé". Le ministre du Travail tacle ainsi son prédécesseur sur la manière de communiquer sur les (mauvais) chiffres du chômage. "Malgré l’amitié que je porte à Michel, il s’est totalement trompé. On ne juge pas le chômage mois par mois, mais sur des périodes plus longues : un trimestre, un semestre. Il s’est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur", déplore François Rebsamen dans un franc-parler qui ne doit rien au "off".

Mais Rebsamen a fait "dépublier" le document
,
prétendant qu'il ne s'agit pas d'un entretien, ce que conteste le magazine. 
On notera au passage l'hypocrisie des termes, très spécifique du PS, pour ne pas admettre une censure. Le plus indécent de l'histoire n'est d'ailleurs pas la demande du ministère, mais la soumission des organes de presse qui clament leur indépendance, mais se couchent devant le pouvoir, qui, il est vrai, renforce toujours davantage ses pressions depuis deux ans, avec la complicité de l'agence de presse française et du SNJ, syndicat gauchisant des journalistes désormais bien dociles. Que le pouvoir en place soit mécontent de tel ou tel écart de ministre et de la publication de l'article est une chose, mais que des media se prêtent à cette censure est préoccupant…

Le ministre affirme dans cet entretien qu'il "se bat depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie"

Pour justifier ce virage socio-libéral du gouvernement Valls, il se retranche derrière les Français: il les fait parler, estimant qu'ils "ont conscience qu'il faut adapter" le "système social" français en "renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche"

Il s'en prend au PS soulignant que le secrétariat national du PS refuse "toutes ces avancées".

Restés quelques heures sur le site, les propos ont été retirés en milieu de matinée.

Une série de tacles qui fait vibrer les réseaux sociaux, dont Twitter,
puisque la presse institutionnelle s'auto-censure...

Le cabinet du ministre fait savoir que "le ministre ne cautionne pas ces propos", et que pour lui "il ne s'agissait pas d'une interview", ajoutant qu'"il n'y pas eu de relecture" des citations. L’intéressé a beau démentir, le magazine maintient : le ministre socialiste a bien accordé un entretien.

Sur Michel Sapin, c'est un peu tronqué, argumente l'attachée de presse.
Il n'y a que la moitié de la phrase et ça ne correspond pas à ce qu'il voulait dire. Ils ne parlaient pas de Michel Sapin, mais de la courbe mensuelle du chômage, une façon de calculer qui est ingérable, car c'est tellement erratique. Il y a eu une baisse le mois dernier, mais Pôle Emploi ne sait pas pourquoi donc nous non plus."

De son côté, le journaliste Jérémie Lorand, qui a réalisé l'échange "mardi au ministère", a "confirmé" que l'ex-sénateur-maire de Dijon a bien tenu les propos publiés sur le site.
"J'ai l'habitude de travailler avec François Rebsamen depuis 4 ou 5 ans à Dijon, jamais il n'a relu d'interview. J'ai continué à bosser comme je bossais avant, l'interview n'a pas été relue et n'a donc pas été validée par le ministère", explique-t-il.
Quand le cabinet du ministre a demandé au site de retirer l'article, "on a voulu être conciliant: on a proposé de faire quelques modifications et de le republier, le ministère ne l'a pas souhaité donc on a accepté de le dépublier", explique J. Lorand.

Sur le site internet du Bien public, le journal régional de l'ex- sénateur-maire, F. Rebsamen a assuré vendredi soir que ses propos avaient été "déformés".
"J'ai dit et je redis qu'il y a deux types d'économie : d'une part, l'économie administrée que l'on a connue et qui a échoué partout où elle a été mise en oeuvre et, d'autre part, l'économie de marché, libérale. Je me reconnais dans la politique économique progressiste du gouvernement", a-t-il rétropédalé, en marge d'une visite dans une entreprise d'insertion à Chenôve (Côte-d'Or).
"C'est un chemin de crête difficile avec deux volets : d'un côté, la redistribution à tout va souhaitée par la gauche de la gauche et, de l'autre, la droite ultra-libérale. La ligne de crête choisie par le gouvernement, sociale-progressiste, c'est la mienne", a insisté le ministre, réfutant tout "virage libéral", mais pantalon sur les chevilles pour s'être fait remonter le bretelles. Une posture très peu cohérente, mais typiquement socialiste.
Les manières "un peu olé olé" de "Montambour"

Revenant sur l'aventure d'Arnaud Montebourg au gouvernement et ses rapports avec les grands patrons, François Rebsamen reconnaît qu'il « s’est investi dans sa mission. Il aime l’industrie, l’industrie lourde, l’industrie tricolore.(...) Arnaud Montebourg est un personnage complexe : il s’accrochait avec des patrons en arrivant puis les câlinait. Il a bien fait son boulot pour les entreprises en difficulté.» Mais il estime aussi que l'ancien ministre de l'économie avait «une approche particulière. Un peu olé olé ! C’est un comédien, un avocat.» 

Le site internet n'est pourtant pas chien
Le Miroir a en effet omis de revenir sur l'échec du successeur de Rebsamen aux sénatoriales de septembre
L'ex-maire de Dijon a ainsi perdu sa position de repli en cas d'éjection du gouvernement: un malheur n'arrive jamais seul: "les emmerdes volent en escadrille"...  

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