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dimanche 12 octobre 2014

Ministre de l'Education: une demi-journée de cours en moins, c'est "pour le bien des enfants"

Vallaud-Belkacem : les enfants ne sont pas à une demi-journée près...

Mécontentements  des maires et des familles qui devront se débrouiller pour la prise en charge des enfants

La demi-journée de "consultation" des enseignants sur les programmes de maternelle et le socle commun sera prise sur le temps scolaire et la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem trouve cela juste, puisque les syndicats d'enseignants qui co-gèrent le ministère lui ont imposé leur façon de voir.
Les efforts, c'est pour les autres. "C'est un effort que l'on demande aux parents et aux collectivités locales, qui devront prendre en charge les enfants qui ne seront pas accueillis", a tranché Najat Vallaud-Belkacem sur i-télé, en dépit des mécontentements exprimés par des maires et des familles. 
Ce n'est même pas de la concertation. "C'est pour le bien des enfants", a-t-elle estimé, "pour que les enseignants s'approprient ce qu'ils doivent [leur] apprendre"

Les parents et les maires ont appris fin septembre que les professeurs de maternelle seront consultés une demi-journée entre le 22 septembre et le 18 octobre sur le futur programme de maternelle, et les professeurs de l'école élémentaire et du collège sur le projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture. 

L'Education nationale regorge-t-elle de crédits?
Par ailleurs, la ministre a annoncé que les 90.000 membres du personnel non enseignants de l'Éducation nationale, "qui font vivre les établissements", allaient bénéficier d'une prime exceptionnelle de 50 euros (catégorie B) ou même 100 euros (catégorie C) au mois de décembre. 
Le ministère n'a-t-il pas trouvé à dépenser les copieux crédits votés par le Parlement pour 2014 ? 

La ministre fait fi des plaintes des partenaires

Vendredi, l'Association des maires de France (AMF) avait réclamé la suppression de cette demi-journée de consultation des enseignants, arguant que "plusieurs directeurs académiques" l'avaient "annulé[e]" et avaient à la place organisé la concertation "en dehors du temps scolaire des enfants". "Les maires refusent de se substituer à l'État pour l'exercice de ses responsabilités. Ils ne sont pas les supplétifs de l'Éducation nationale", assène l'AMF, appelant cette dernière à organiser des concertations "en dehors des heures scolaires".

Les associations de parents d’élèves ont eu le dernier mot. "De l’amateurisme", "du grand n’importe quoi", "quel bordel ! (sic)"... C’est Le sujet qui alimente toutes les conversations, sur Facebook ou à la pause-café des entreprises. 
La demi-journée destinée à discuter entre enseignants sur les futures énièmes réformes de l’Education n’aura pas lieu dans les écoles et collèges de l’académie de Créteil, dont le maire est député PS. Les parents d’élèves qui s’étaient organisés pour faire garder leurs enfants, le lundi 13 octobre au matin ne décolèrent pas. Après avoir annoncé que la demi-journée banalisée se déroulerait le lundi 13 octobre, le rectorat de Créteil a finalement décidé de maintenir la matinée de cours.
La PEEP du Val-de-Marne et la FCPE de Seine-et-Marne avaient chacune de leur côté déposé un recours en urgence auprès du tribunal administratif. "C'est un scandale que nous soyons obligés d'aller en justice pour permettre à nos enfants d'aller à l'école", peste Myriam Menez, présidente de la PEEP du Val-de-Marne. Mais "toutes les associations au niveau local n'ayant pas les compétences juridiques", la PEEP n'a pas prévu de déposer d'autres recours en France, précise Valérie Marty, présidente de l'association, alors que la ministre, Najat Vallaud-Belkacem, ne cesse de mettre en avant le lien parents-école. 
La FCPE a de son côté déposé un nouveau recours pour les départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise. Paris devrait leur emboîter le pas et s'engager dans la procédure judiciaire. "C'est toute l'Ile-de-France qui va être en lutte contre cette demi-journée volée, se réjouit Paul Raoult, président de la FCPE. La contestation est en train de prendre, l'Ile-de-France représente un tiers des écoliers français."
En Picardie, le désordre dans les villes et les familles, c'est pour le mercredi 15
dans les écoles et les collèges de l’académie. 


Certains profs font même de la résistance. "J’ai carrément dit aux parents de mes élèves que je ne ferai que de la garderie ce jour-là, raconte une institutrice en petite section de maternelle qui a souhaité garder l’anonymat. Tous les professeurs devraient en faire autant. Faut arrêter de se foutre de notre gueule (sic).

Absence de concertation
La demi-journée banalisée a donc été fixée à une date ultérieure. "Oui, mais quand ?", s’inquiète Michel Papin. Et ce qui préoccupe Jacques Drouhin, c’est la perte de confiance des administrés envers les élus. "On est en train de monter les parents contre les collectivités. On en prend plein la figure alors que c’est l’État qui nous impose ses choix" , rappelle-t-il, amer. Et les enfants dans tout ça ? En tout cas, pour Noa, 7 ans, il n’y a pas photo. Le petit aurait, sans aucun doute, préféré rester avec sa maman !

Le chaos organisé, la bouche en coeur
En Seine-Maritime, c'est l'après-midi du 10 octobre 2014 que les professeurs des écoles sont réquisitionnés et les parents d'élèves et les élus fulminent contre la décision du rectorat.
Et Denis Merville (AMF) a fait ses comptes. Si les toutes les mairies acceptaient d’accueillir les élèves au cours de cette demi-journée banalisée, cela coûterait, à l’ensemble des communes de Seine-Maritime, "530.000 euros pour une seule demi-journée". Il a demandé, avec ses collègues de l’Association des maires du département, d’être reçu par le préfet "pour, au nom des maires de la Seine-Maritime, lui présenter la facture".

La ministre se mélange les crayons
Après avoir affirmé que la journée devait être consacrée à une appropriation des contenus scolaires, elle prétend qu'il s'agit  maintenant d'échanger  - fusse après coup !  "Plutôt que de décider tout seul dans un coin, nous avons décidé [un pluriel flou nécessaire à donner plus de poids à l'arbitraire] que l'ensemble des enseignants puisse donner leur avis sur le contenu" du socle commun, a argumenté Najat Vallaud-Belkacem. 
La ministre a toutefois assuré qu'il n'y aura "qu'une seule demi-journée de consultation dans l'année, avant les vacances de la Toussaint, et non pas plusieurs comme cela a pu s'écrire", a-t-elle polémiqué. Or, jusqu'à preuve du contraire et quoi qu'elle en dise, l'année scolaire comporte deux autres trimestres en 2015...

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