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jeudi 30 octobre 2014

De mystérieux drones survolent nos centrales nucléaires: le pouvoir est en alerte

Provocation médiatique ou avertissement menaçant sur notre nucléaire ?

Qui alarme le pouvoir en les dirigeant sur des sites sensibles ?

Le pouvoir se perd en hypothèses
Amazon et DHL livrent par drones
Menace terroriste, espionnage ou simple provocation de la part de passionnés d’objets connectés ? Nul ne sait encore qui se cache aux commandes des drones qui ont survolé sept centrales nucléaires françaises dans le courant du mois d’octobre. Ces petits aéronefs aux allures de gadget inquiètent qu'autant plus qu'aucun système de surveillance ne semble les avoir détectés à temps et filmés...
"Les drones permettent d’embarquer une intelligence électronique personnalisable", raconte, comme chacun sait, Elodie Bongrain, directrice de projet et spécialiste des objets connectées chez Fabernovel. Dotés de capteurs, ils peuvent apporter de précieuses informations indétectables à l’œil nu, sur la qualité de l’air, par exemple. 
S’ils sont équipés de caméras, ils capturent des images, qui peuvent être destinés aux media (Mediapart !) comme à l’espionnage (Poutine). Ils peuvent aussi aller détruire un essaim de guêpes, mais alors pourquoi ne pourraient-ils pas "tout à fait transporter des charges explosives" et les larguer ?
"Un drone n'est pas un danger en soi :
tout dépend de l’intention de celui qui le dirige", confirme Elodie Bongrain.
La présence de mystérieux pilotes aux commandes des drones qui ont survolé les centrales françaises inquiètent mais les responsables n'en sont qu'à émettre  des hypothèses.

Un contrôle de sûreté ?
"Un drone peut être utilisé dans un but sécuritaire, pour mettre en évidence des failles indétectables à l’œil nu",
explique la spécialiste en objets connectés.
EDF utilise régulièrement des drones, via sa filiale ERDF, à la surveillance de réseaux électriques dans des zones difficiles d’accès.
"Mais pas pour surveiller nos centrales nucléaires",
précise EDF à "L’Obs".
L’éventualité la plus rassurante tombe? D'autant que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) affirme, quant à elle, ne pas disposer de drones. Jusqu'à preuve du contraire, tout survol d’une centrale faisait d’ailleurs l’objet d’une procédure connue par l’ASN. "Si elle avait pris l'initiative d'envoyer des drones, nous en aurions été informés", ajoute un représentant d’EDF. L’hypothèse de l'usage de drones dans le cadre d'un contrôle de sûreté est donc à exclure.

Un acte militant ?

Depuis 2007, des membres de l'ONG altermondialiste Greenpeace sont plusieurs fois intervenus dans des centrales nucléaires, franchissant les périmètres de sécurité et grimpant aux installations. Les dernières en dates sont les intrusions menées en mars dernier à Gravelines et à Fessenheim. 

Les activistes de Greenpeace  ont d'ailleurs déjà utilisé des drones lors de leurs revendications
, comme en mai 2012, quand le petit objet volant suivait l'un des militants survolant la centrale du Bugey à l'aide d'un parapente à moteur. L'ONG, supra-nationale, voulait prouver au gouvernement l'accessibilité déconcertante de ces sites nucléaires.

Cette fois, pourtant, "il n’en est rien", assure Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire chez Greenpeace.
"Dès qu’on a su que des drones avaient survolé des centrales,
la première chose qu’on a faite a été de lancer une enquête,
pour que la thèse militante soit immédiatement écartée."
Il précise en outre que Greenpeace "revendique systématiquement ses actions", ce qui n'est pas le cas des personnes qui ont dirigé ces drones. Si on les croit, le mystère s'épaissit donc

Une menace terroriste ?

"L'hypothèse terroriste est notre principale préoccupation", avoue l’ASN, contactée par "L'Obs".
"Si des personnes mal intentionnées embarquaient une charge explosive sur un drone, cela serait une véritable catastrophe."
Or, "survoler une centrale n'apporte aucune information intéressante", affirme l'Autorité de sûreté nucléaire pour exclure la piste de l'espionnage et mettre la Corée du Nord (et Jean-Vincent Placé ou Fleur Pellerin) ou l'Iran (et Pouria Amirshahi) hors de cause.  

Par ailleurs, Elodie Bongrain précise : "Embarquer une bombe sur un drone est tout à fait réalisable."
"Mais cela, on pouvait facilement le faire avant la création des drones, avec un simple appareil télécommandé."

Des passionnés inconscients ? 

Pour Yannick Rousselet, cette hypothèse n'est pas à exclure. Mais, rappelle-t-il, "le 19 octobre, des drones de tailles différentes ont été repérés sur quatre sites différents, nécessitant au moins l’intervention de deux ou trois équipes."
"Nous avons donc affaire à une organisation très coordonnée", souligne-t-il.
C'est comme si on disait due les "clowns dangereux" qui terrorisent ici et là, partout sur le territoire, sont organisés.

Certains drones faisaient plus de 2 mètres d’envergure, apprend-on. 
"En cas d’accident, en percutant une piscine de refroidissement par exemple, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses",
ajoute-t-il, faisant monter la tension d'un cran..
L'ASN tempère toutefois ces propos. "Les centrales sont dimensionnées pour résister à des dommages environnementaux extérieurs", explique l'Autorité.
"Même à la chute d’un avion. Ce n'est donc pas un drone qui va provoquer le moindre risque d’accident nucléaire," assure-t-il.
Les identités des pilotes de ces drones restent à ce jour inconnues. Alors, pour l'heure, les regards se tournent vers EDF : le groupe est-il en mesure de faire face à une agression aérienne potentielle sur ses centrales ? 

"Nous réclamons plus de transparence de la part d'EDF", scande Yannick Rousselet.
"Or aujourd’hui, la situation est exactement inverse : l'information est perméable", déplore-t-il.

"Là où il y a un flou, il y a un loup", a prévenu notre experte de la théorie du complot. 
A Fessenheim, les soupçons portent sur les cigognes.

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