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mardi 2 septembre 2014

Les chômeurs, cibles d'un ministre social-libéral du gouvernement Valls

Le premier ministre est étrangement absent de la polémique

Le ministre du Travail accuse les chômeurs de ne pas chercher fort un emploi
Rebsamen, nouveau comique,
après Bricq et Hamon
Pour les contraindre, il les menace de "sanction". Cette abondance de propos stigmatisants de l'ensemble des victimes des décisions et reculades du président est fort mal venue dans la séquence actuelle  de déconfiture de l'exécutif dans l'opinion. Cette annonce d'une chasse aux fraudeurs et demandeurs passifssuscité  mardi l'indignation sur l'ensemble de l'échiquier politique.
Samedi, Frère Rebsamen, ministre depuis début avril, avait reconnu "un échec" en matière d'emploi depuis le début du quinquennat. Plus de 500.000 nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi, qui en recense désormais plus de 3,4 millions, du jamais vu.

Le ministre du Travail évalue le nombre de postes non pourvus à 350.000. Selon lui, Pôle emploi doit adopter "un état d'esprit différent", avec "des convocations et des vérifications".

Le suspicieux Rebsamen n'est pourtant pas un néophyte de la politique
Rebsamen, le ravi
de la crèche socialiste
"Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi"; "il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction", a lancé le ministre sur i-télé. La violence de ces déclarations du ministre du Travail de Hollande ont aussitôt provoqué une montée aux créneaux des syndicats et des associations, "abasourdis" d'entendre le ministre français du Travail "tenir le même discours" que la droite.
Interrogé lors d'un déplacement en Seine-Saint-Denis, le président de la République François Hollande a éludé la polémique.

Ces déclarations ont déchaîné la colère des syndicats

"Je suis atterré", a lui-même réagi le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, qui a jusqu'à présent soutenu toutes les réformes du gouvernement, sans sourciller, jugeant ces propos "scandaleux" et "stigmatisants".
Eric Aubin, membre de la direction de la CGT, a lui déploré que "la seule solution que trouve le gouvernement pour faire baisser la courbe du chômage" soit de "sanctionner les demandeurs d'emploi". Il a remis en cause le chiffre de 350.000 emplois non pourvus, regrettant que le gouvernement reprenne des arguments qui donnent raison au président Sarkozy.

"La politique menée par François Hollande depuis son arrivée au pouvoir n’a pas permis d’inverser la courbe du chômage et la meilleure façon aujourd’hui de l’inverser, c’est de radier les demandeurs d’emploi pour qu’ils n’apparaissent plus sur les listes."

La CGT rappelle aussi que
"la recherche active est déjà prévue et obligatoire pour obtenir une indemnisation" et que le renforcement des contrôles serait difficile à mettre en oeuvre alors que certains agents [de Pôle Emploi] s'occupent de "300 demandeurs d'emploi". 
"C’est un constat d’échec du gouvernement" : Eric Aubin, CGT
Le chômage a augmenté à nouveau en juillet pour atteindre le nombre record de 3.424.400 demandeurs d’emploi dans la seule France métropolitaine.
FO est "abasourdie". "Si la politique de l'emploi de notre gouvernement c'est simplement stigmatiser des chômeurs, franchement je trouve que c'est assez pathétique", a regretté Stéphane Lardy, secrétaire confédéral.

La déclaration de Rebsamen a été jugée "malvenue et désolante" par la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, proche de la CGT.

Inversant les responsabilité la radio d'Etat en continu France Info estime que "
la gauche tire à boulets rouges sur François Rebsamen"... Elle propose, selon ses termes, un "florilège des mots doux réservés au ministre parti en guerre contre les 'fraudeurs' " . 

Le gouvernement solidaire de l'initiative de Rebsamen... 

"Ce n'est pas la solution", a affirmé le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Thierry Mandon, ancien porte-parole du PS: "Ce n'est pas parce qu'on contrôle un peu plus les chômeurs qu'on va vaincre le chômage", "il faut surtout se concentrer sur le réponses pour développer l'emploi".

"Il est temps d'en finir avec la culpabilisation des chômeurs et avec le mythe d'un chômage volontaire", a réclamé le Parti de gauche. "En 2012, alors que Nicolas Sarkozy parlait comme le fait aujourd'hui François Rebsamen, François Hollande répondait qu'il ne fallait pas 's'en prendre aux plus fragiles' ", a de son côté rappelé Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.
Sur son site, le PCF s'en prend avec virulence au ministre, le renvoyant à l'échec de l'inversion de la courbe du chômage :
"Il s'agit aujourd'hui de contrôler l'activité réelle de Monsieur Rebsamen, François, recruté en avril dernier pour s'occuper de l'emploi. Certains chiffres et résultats enregistrés dernièrement nous font douter de sa capacité réelle et de sa détermination."
Et le PCF de soumettre sa propre idée : que "les 5 millions de chômeurs" s'organisent eux-mêmes pour contrôler l'action de l'exécutif :
"Au lieu de singer la droite, le ministre du Travail ferait mieux de changer de politique. Il serait bien à la peine si les 5 millions de chômeurs décidaient d'installer des comités locaux pour mesurer les dégâts économiques et sociaux des choix gouvernementaux.
Si, à l'échelle des départements et des territoires, un suivi des aides publiques aux entreprises, comme pour le CICE, était mis en place par les citoyens, avec, d'un côté, des records de dividendes versés aux actionnaires et, de l'autre, des licenciements, des femmes et des hommes et des familles brisés."
Pour terminer, les communistes se font clairement menaçants. "La peur doit vite changer de camp. [...] Le gouvernement et le patronat doivent aujourd'hui rendre des comptes". 

Le Mouvement national des chômeurs et précaires, "abasourdi", estime que les gouvernements, qu'ils soient de gauche ou de droite, "tiennent le même discours". "On dit aux chômeurs 'tout est de votre faute, vous êtes malhonnêtes, fraudeurs, au mieux feignants' ", juge Pierre-Edouard Magnan, délégué fédéral.

"Ca faisait un petit moment qu'on se posait des questions sur des consignes de radiations à Pôle emploi, maintenant, c'est clair", estime quant à elle Rose-Marie Péchallat, de l'association Recours radiation.

Depuis 2008, les "devoirs" des demandeurs d'emploi sont inscrits dans la loi. Ils doivent notamment "effectuer des actes positifs et répétés de recherche d'emploi" et "accepter les offres raisonnables". "Le refus, sans motif légitime, à deux reprises d'une offre raisonnable d'emploi", entraîne la suspension des allocations pendant deux mois.
A Pôle Emploi, on estime "qu'on peut difficilement forcer les gens" à accepter des offres, soulignant que "la principale problématique reste de trouver des offres raisonnables d'emploi", mais il est également vrai que si les postes offerts en surnombre dans l'Education nationale ne trouvent pas suffisamment preneurs...

Rebsamen a-t-il voulu donner un coup de menton pour se donner de l'importance ?
En effet, Pôle emploi expérimente déjà  des dispositifs de "contrôle de la recherche d'emploi", dans quatre régions et depuis 2013... "L'objectif est avant tout de contrôler, par téléphone ou lors d'un rendez-vous physique, que la recherche est efficace : si les demandeurs d'emplois font des candidatures qui n'aboutissent pas dans les secteurs qui recrutent, on cherche où est le problème", explique-t-on. Le rappel de la menace de sanction par radiation est particulièrement intempestive alors que Pôle Emploi compte plus de 5 millions d'inscrits toutes catégories confondues. .

L'heure est à la solidarité gouvernementale
Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l'Economie, n'a pas hésité à soutenir son collègue du Travail. Un exercice politique aussitôt relayé par i-télé (groupe Canal+) : "Je ne vais pas commenter ce qui ne relève pas de ma compétence ministérielle, (...) mais il est normal que François Rebsamen demande qu'il y ait des pratiques de contrôle. Je crois que c'est ce que veulent tous les Français"...
Pôle Emploi refuse de communiquer des données sur la proportion de chômeurs radiés après ces contrôles...

Valls et Hollande se sont bien gardés d'entrer dans la polémique: la solidarité, c'est pour les sous-fifres.
Dans l'entourage de François Hollande, la gêne est palpable, selon une journaliste qui accompagnait le président en déplacement en Seine-Saint-Denis pour la rentrée scolaire.

Alors qu'il poursuivait sa visite d'un collège flambant neuf, le chef de l'Etat a donc préféré botter en touche. Interpellé par un journaliste qui lui demandait s'il fallait contrôler davantage les chômeurs, François Hollande a répondu d'une phrase lapidaire : "Les élèves, quelquefois, oui".

1 commentaire:

  1. COMMUNIQUE DE PRESSE DE RECOURS RADIATION

    Après les cadeaux (Crédits d'Impôts pour la Compétitivité et l'Emploi, pacte de responsabilité...) et les déclarations d'amour du Premier ministre aux entreprises ; après la signature de la convention d'assurance chômage (véritable projet de société du MEDEF) qui fait payer une partie du déficit de l'UNEDIC par les chômeurs, le ministre du Travail vient, encore une fois, prêter main forte au MEDEF. Monsieur Rebsamen exige de Pôle Emploi qu'il contrôle plus les chômeurs, et les sanctionne quand ils ne cherchent pas d'emploi ou quand ils n'acceptent pas les offres qu'on leur propose.

    Nous nous y attendions.

    Juste avant cette pression mise sur Pôle Emploi et les chômeurs, le 1er Ministre, Monsieur Valls chargeait le Ministre du travail de l'exécution d'un décret (article 12) sorti en catimini en mai 2014. Ce décret a sonné la fin de l'obligation pour Pôle Emploi d'accompagner les chômeurs en les rencontrant au moins une fois tous les 3 mois.

    Moins d'accompagnement pour aider à concrétiser leur projet d'accès à l'emploi, plus de contrôles et de sanctions pour inciter à prendre n'importe quel emploi au prétexte que des milliers d'offres ne seraient pas pourvues... On connaît la ritournelle !

    Face à la fin du plein emploi qu'ils feignent d'ignorer, ils organisent la répression contre ceux qui refusent de prendre ces innombrables miettes de petits boulots qui jonchent le marché du travail et les résidus de salaires allant avec.. Quand on a faim, on n'a pas le droit de faire la "fine gueule" !

    Cette convention d'assurance chômage insécurisante, pleine de pièges pour les demandeurs d'emploi associée aux menaces de sanction, vient à point : les voilà poussés à accepter un emploi ne correspondant pas à leur choix (qualification, durée, rémunération et temps de travail) sous peine de radiation.

    On devine déjà de quoi sera faite la prochaine convention tripartite entre L'ETAT, L'UNEDIC et -pris entre le marteau et l'enclume- POLE EMPLOI.

    Le marteau UNEDIC exerce un pouvoir d'autant plus grand qu'il est le financeur le plus important de Pôle Emploi (et c'est avec les cotisations des salariés). En contre partie, l'Etat enclume se désengage, et laisse la main à l'UNEDIC, sur les chômeurs et l'un de ses opérateurs : Pôle Emploi.

    Nous nous y attendions et nous nous organisons. Des collectifs partout en France se sont constitués, des permanences vont se tenir. Ensemble, nous mettrons tout en œuvre pour faire respecter les droits des chômeurs, pour faire annuler cette convention : Recours au Conseil d'Etat (requête sommaire déposée le 26 août), actions pour amplifier le mouvement.. et surtout : gagner de nouveaux droits sociaux pour tous.

    Nous ne lâcherons pas.

    www.recours-radiation.fr

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