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samedi 2 août 2014

Université d'été: les frondeurs du PS promettent de se faire entendre, avant la rentrée du gouvernement

Hollande prend les frondeurs pour des rigolos

Déjà en avril 2014, Hollande ne croyait pas un instant que les frondeurs mettraient Manuel Valls en minorité 
à l’Assemblée sur le pacte de stabilité.

En aparté, certains députés PS imaginaient tout à fait une dissolution, une solution radicale brandie, mais niée par le secrétaire d’Etat au Parlement, Jean-Marie Le Guen. Qu'ils soient aubrystes, "affligés" ou membre de "l'Appel des 100 pour plus d'emplois et de justice sociale", Hollande ne pouvait imaginer que des Yann Galut se découvrent les cou*lles d'une véritable crise politique d’ampleur. Selon Libération du lundi 28 avril, le chef de l’Etat "ne croit pas ses troupes capables d’aller jusqu’au bout", mais que les élus allaient majoritairement rentrer dans le rang. Rapportés par Libé, les propos tenus par François Hollande au début du mois devant les parlementaires bretons réunis par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, étaient très méprisants: "les élus tiennent trop à leur porte-monnaie. Ils ne lâcheront jamais leurs indemnités."
Un "ténor de la majorité" aurait toutefois mis François Hollande en garde contre un excès de confiance ainsi que d'un risque d'aveuglement : "On nous demande le vote le plus difficile du quinquennat et tout ce qu’on entend venir de l’Elysée, c’est le cliquetis des brosses à cirage.

L
es soutiens de François Hollande sont bien décidés à occuper le terrain médiatique face aux frondeurs.

Les amis de François Hollande s'organisent en vue de la rentrée politique. Le 23 juillet, les "hollandais" du gouvernement se sont discrètement retrouvés pour un apéritif dans les jardins du ministère de l'Agriculture, alors que certains s'étaient vus la semaine précédente chez François Rebsamen. Cette fois, autour de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, se trouvaient Michel Sapin, André Vallini, Frédéric Cuvillier, Fleur Pellerin, mais aussi Harlem Désir, le conseiller élyséen Michel Yahiel, ainsi que deux anciens ministres (Thierry Repentin et Philippe Martin).

François Hollande en vient à mettre au défi les "frondeurs" du PS : "quand on fait la fronde, on doit gagner la guerre"
Le PS est en guerre froide. D’un côté, ceux qui soutiennent le gouvernement Valls et la politique économique impulsée par François Hollande. Ce sont les légitimistes. De l’autre, une frange de l’aile gauche du parti, principalement des aubrystes, dénommés frondeurs, qui veut infléchir cette politique économique et sociale.
Dans Le Point daté du 31 juillet, François Hollande, qui ne s’est jamais exprimé publiquement sur ces députés et parlementaires rebelles, confie moqueur: "Quand on fait la fronde, on doit gagner la guerre."
Mi-moqueur, mi-provocateur, le chef de l’Etat va plus loin et raille leur stratégie d’abstention sur certains textes marquants comme le budget rectificatif de la sécurité sociale pour lequel 33 députés socialistes se sont abstenus.
Et François Hollande de poursuivre, défiant ces "frondeurs" de passer au vote contre : "On ne s’abstient pas. Sinon, on se retrouve petitement avec sa petite fronde et sa petite guerre."

Dans cette guerre de tranchée, les députés "frondeurs" ne comptent pas s’avouer vaincus. 
Ils ont d’ores et déjà leur cheval de bataille pour la rentrée parlementaire sur les coupes dans les budgets des collectivités territoriales. Et affûteront leur stratégie durant l’université d’été du PS à La Rochelle.
Les députés frondeurs du PS s'organisent pour faire entendre leur voix à l'Université d'été du PS La Rochelle prévue fin août. Certains ministres ont prévu de s'y rendre alors que d'autres boycotteront le rendez-vous.
Ils pourraient attirer deux ministres du gouvernement contre lesquels ils sont en rébellion. Les députés frondeurs du PS ont prévu une réunion publique le 30 août prochain, à l'occasion de l'Université d'été du Parti socialiste. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon pourraient par ailleurs se rendre à cet événement.

Le budget 2015 ou l'inspection du travail dans le collimateur

Selon les informations du Point, cette réunion s'intitulera "Vive la gauche". Les élus frondeurs, qui s'opposent à la politique d'austérité du gouvernement, veulent s'organiser pour peser dans les débats de la rentrée à l'Assemblée.
A l'origine de cette initiative, les meneurs des frondeurs : Pascal Cherki, Jérôme Guedj, Jean-Marc Germain, Laurent Baumel (ci-contre) mais aussi une vingtaine de membres du bureau national du PS. Dans leur viseur, le budget 2015, les pouvoirs de l'inspection du travail ou encore les seuils sociaux.
Et dans leur combat, ils vont recevoir, si ce n'est le soutien, l'approbation tacite d'un ou deux ministres. Comme celui d'Arnaud Montebourg qui a prévu de participer à la réunion du 30 août.
 
Un risque pour Montebourg et Hamon
"On ne voit pas ça comme une rébellion. La Rochelle ne sert pas à museler les gens. C'est un moment de retrouvailles entre socialistes", explique à ce sujet un député proche du ministre de l'Économie, qui y voit plutôt une occasion de faire la médiation entre le gouvernement et les frondeurs.
Le ministre de l'Éducation nationale, Benoît Hamon, pourrait également s'y rendre, même si certains relèvent le risque que représenterait leur présence à "Vive la gauche" : être mal accueilli par les frondeurs et se mettre en froid avec Manuel Valls.
 
Ségolène Royal préfère-t-elle vraiment les Verts ?
La ministre de l'Écologie aurait, quant elle, décidé de ne pas se rendre à ces universités d'été, à en croire Le Figaro. Ségolène Royal boycotte une nouvelle fois ce rendez-vous socialiste: elle ne s'y était déjà pas rendue en 2012 après son échec aux législatives, préférant les journées parlementaires des écologistes à la rentrée. L'ancienne présidente de la région d'accueil éviterait du même coup d'affronter les élus locaux unanimes contre son blocage du projet de l'autoroute A831
Aux journées parlementaires d'Europe Écologie-Les Verts d'Amiens, elle pourrait rechercher les applaudissements que lui refusent les élus UMP et PS de son ex-région. Ecologie-les Verts a en effet salué son projet de loi sur la transition énergétique, présenté le 30 juillet en Conseil des ministres.
Sur le modèle d'EELV, le chaos est durablement installé au PS.

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