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lundi 21 juillet 2014

Hollande, ado accro aux textos

Les ministres balancent sur la maturité du sexa

Libération raconte que François Hollande a le texto facile avec ses ministres...

La croisière s'amuse...
François Hollande a beau avoir interdit le téléphone portable de ses ministres pour éviter la tentation de fuiter pendant le Conseil des ministres, il est lui-même un accro du texto: faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Le quotidien socialiste fait aujourd'hui cette révélation d'importance dans un long article de Libération, qui détaille l'utilisation – compulsive – de ce jouet qu'est le téléphone portable par ce président de la République.
Le 4 avril 2014, le président n'a rien de mieux à faire, en ce premier jour du gouvernement Valls, que d'annoncer …l’interdiction des portables en Conseil des ministres. "Il faut en finir avec les comportements addictifs, dit en substance le chef de l’Etat, nous devons être concentrés sur ce que nous avons à faire." Les membres du gouvernement Ayrault s'étaient vu imposer une Charte de déontologie au premier Conseil des ministres du 17 mai 2012 et chacun sait le bon usage que Jérôme Cahuzac en fit. Cette fois, le Conseil des ministres devra être un huis-clos, un caisson étanche. 
Les intimes du président ne s'étonnent de rien. Hollande, l’accro du portable, le junkie du texto, qui ose dénoncer le comportement "addictif" de ses ministres, c'est un enfantillage typique de pépère… "On a tous eu un fou rire intérieur", se souvient un participant anonyme et blasé des caprices de ces "grands" de la République. Désormais, les ministres devront déposer leur téléphone dans un petit meuble gris (qui sera ensuite recouvert d’un velours rouge), situé à l’entrée de la salle du Conseil. Tous, sauf le Président. Lui le laisse dans son bureau en mode recharge ou le garde dans sa poche. Privilège du suffrage universel...
"Hollande est un fanatique de la première heure du SMS. C'était vrai quand il était premier secrétaire du PS. Encore vrai quand il était candidat. Et toujours vrai depuis qu'il est président", énonce ainsi Libération, non seulement en mal de copie, mais aussi de lignes, en ce début d'été pluvieux. Pensez donc: on est au lendemain de violents affrontements antisémites en plein Paris et la presse socialiste amuse le peuple avec les petits travers d'un président à côté de ses baskets.

Et pendant ce temps, la courbe du chômage monte, monte...
"Même pendant les Conseils des ministres du gouvernement Ayrault, le chef de l’Etat ne répugnait pas à envoyer des textos. Au clan des hollandais (Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian et Stéphane Le Foll), mais aussi à quelques privilégiés comme Cécile Duflot, alors ministre écologiste du Logement, mais la plus connectée, avec qui il a entretenu une intense communication textuelle. Visible aux yeux de tous, ce petit jeu pouvait d’ailleurs agacer. "Ce n’était pas très compliqué à déceler. Car, après un SMS, Hollande et Duflot avaient l’habitude d’échanger un petit regard complice", balance un ex-ministre.

Ses proches récompensés de leur patience par un maroquin ou ses conseillers ont continué à l’alimenter en textos, et à faire avancer leur dossier par cette voie alternative. Très vite ce double circuit - l’officiel et le SMS - va créer des dysfonctionnements à l’intérieur de la machine élyséenne. Les travailleurs ignorent que le sort de leur entreprise et leur avenir ont pu se jouer par texto. Un conseiller du Président soupire : "Ça peut lui arriver de trancher une décision par SMS avec un ministre sans en avoir informé le collaborateur qui travaille sur le dossier." Un autre tempère : "Un texto du Président n’a jamais valeur d’arbitrage définitif. Il peut revenir dessus. Mais c’est vrai que ça complique la circulation de l’information." 
Le sujet avait été jugé suffisamment problématique pour qu’une réunion de crise consacrée aux SMS intempestifs du chef de l’Etat soit organisée à l’Elysée courant 2013. Mais il avait été statué que rien ne changerait puisque Hollande fonctionnait ainsi.

Comme son prédécesseur, le chef de l’Etat a deux portables. 

Le premier répond au même numéro depuis des lustres. Tout le Landerneau politico-médiatique le connaît.
A son arrivée à l’Elysée, son service de sécurité a tenté en vain de lui en faire changer.  Pas question pour lui de jeter les contacts amassés en trente ans de vie politique. 
Pour ses conversations strictement confidentielles sur des sujets de sécurité intérieure ou de défense, le Président dispose d’un second téléphone avec une ligne, cette fois, sécurisée. Mais peu de ministres en connaissent le numéro. Le premier secrétaire coopté, Jean-Christophe Cambadélis, l’a obtenu uniquement depuis qu’il a pris la tête du parti. "Mais je ne l’utilise jamais", assure-t-il. Car le vrai portable de Hollande, le seul, en réalité, est son téléphone historique. A l’abri des regards, Hollande le sort à tout moment quel que soit son agenda. Entre deux réunions, deux portes, deux coups de fil, dans sa voiture évidemment… "Quand on dîne avec lui, il lui arrive de le poser sur la table et de prendre un malin plaisir à ne pas le regarder", raconte un dirigeant du PS. 

"Hollande est sur notre dos en permanence", grince un ministre anonyme au journal, qui n'invente évidemment rien pour meubler ses pages. La situation est telle qu'une "réunion de crise" a eu lieu l'an dernier à l'Elysée pour évoquer "les SMS intempestifs du chef de l'Etat". Nous sommes donc dans le scoop rassis. "Mais il avait été statué que rien ne changerait puisque Hollande fonctionnait ainsi", raconte Libération. A la bonne heure !
"Lequel d’entre nous n’a pas pris un SMS dans la gueule depuis le début de quinquennat ?" En réalité, beaucoup de ministres n’ont jamais eu ce privilège. Car Hollande a le texto sélectif. Par exemple, Vincent Peillon, alors en charge de l’Education nationale, n’en a jamais reçu. L’ex-ministre de l’Ecologie Philippe Martin, en son temps, n’a même pas eu le numéro de portable du Président. Avec Montebourg, la relation SMS est très cyclique. Et strictement professionnelle. En période de crise (Florange, Alstom…), cela peut monter à plusieurs textos par jour, puis rien pendant plusieurs mois. Le dernier remonte au jeudi 10 juillet. Montebourg vient d’appeler à une réorientation du pacte de responsabilité. Le soir, SMS de Hollande. Le ton n’est pas au recadrage disciplinaire. C’est plus subtil, quelque chose comme "bon discours, mais ne pousse pas trop dans les media quand même". Le lendemain matin, à France Inter, Montebourg mettra effectivement la pédale douce. L’autre représentant de l’aile gauche du PS, Benoît Hamon, a, lui, toujours été soigné. En septembre 2012, la préparation du congrès de Toulouse se règle par SMS. "L’important, c’est le rassemblement, l’unité. Sur cette base, il est possible de tous travailler", écrit le président à son ministre de l’Economie sociale et solidaire de l’époque. On ne se refait pas, même en très peu de caractère, Hollande cultive l’art de la synthèse impossible. Pendant le psychodrame de Florange, il envoie à ses ministres préférés : "Il faut soutenir Ayrault tout en solidarisant Montebourg."

Hollande fait tout avec son portable.
Il n'est pas un gros travailleur, mais, on l'a compris, il textote. "C’est la meilleure façon de communiquer avec un président de la République, car on est sûr de ne pas tomber au mauvais moment", assuree un de ses amis. Le chef de l’Etat ne décourage personne, lit tous les SMS sans exception, répond à beaucoup, mais selon son bon vouloir. Lors de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, un intime lui écrit sur le mode ironique : "Il faut comprendre la droite, elle n’a pas l’habitude de l’indépendance de la justice." Pas de réponse. Comme souvent quand l'ennemi Sarkozy est évoqué: les murs ont-ils des oreilles? Les écoutes, il connaît !La séparation des pouvoirs, encore un de ces principes bons pour la presse
Un député avoue. "J’ai toujours fonctionné comme ça avec lui, donc je continue… mais je fais attention à ne lui envoyer que des informations qui peuvent lui être utiles", confie Gwendal Rouillard, un des rares jeunes députés PS à avoir une relation SMS quasi permanente avec le Président.Mais pour Hollande, ces SMS sont autant de palpeurs qui le relient à la vraie vie, pense-t-il, à un monde d’avant… avec lequel il ne veut surtout pas couper. Bernard Combes, son ami aujourd’hui conseiller à l’Elysée et maire de Tulle, lui donne des nouvelles de la Corrèze. Toutes sortes de nouvelles, y compris les plus anecdotiques. 
Et le quotidien de publier dans ses colonnes de nombreux exemples de SMS envoyés par François Hollande à ses ministres... Dont certains valent leur pesant d'or, si on est calé sous sa tente de plage à La Baule ou du camping de La Bourboule. 

Car Monsieur P'tite Blague ne prend rien au sérieux.
Le chef de l’Etat est facétieux. Le lundi 2 juin, en plein conflit des intermittents, le ministre du Travail, François Rebsamen, vient de se faire remettre en direct un molière "de la meilleure trahison" par l’acteur Nicolas Bouchaud. Un peu avant minuit, SMS présidentiel : "Alors comme ça tu as reçu un molière ?" L’ex-maire de Dijon appelle alors son ami Hollande, qui se fout gentiment de lui. "En fait, je crois que ça lui fait du bien d’avoir des amis dans ce gouvernement", glisse le ministre du Travail. 

Quelques semaines auparavant, François Hollande était devant sa télévision en train d’écouter le discours de politique générale de Manuel Valls. Assis sur les bancs de l’Assemblée nationale, plusieurs ministres hollandais reçoivent le SMS suivant du chef de l’Etat : "Mais souriez, vous êtes tendus !" Un variante du "souriez, vous êtes filmés" ?

Depuis l’arrivée de Valls à Matignon, rien n'a changé. 
La fonction est très prenante...
"Ça continue comme avant", assure un conseiller. Un visiteur du soir tempère : "Il fait un peu plus attention, il répond moins souvent. Donc, moi, j’en envoie un peu moins." Mais c’est plus fort que lui. Le SMS a pour Hollande cette vertu transgressive dont les personnes âgées sont friandes. Celle de court-circuiter le protocole comme ses collaborateurs. Début mai, c’est lui tout seul, et par SMS, qui monte un entretien avec une journaliste du Journal du dimanche. Il lui fait le coup du "retournement économique qui arrive". Son nouveau conseiller en communication n’avait pas été appairé. A l’Elysée, on s’est fait une raison depuis longtemps : Hollande n’abandonnera pas ses SMS. Un intime : "C’est sa méthode, et il considère que c’est la bonne, puisque c’est grâce à elle qu’il est devenu président de la République."

Pour tel autre, la marotte était la serrurerie...


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