POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 16 avril 2014

Écotaxe: Ségolène Royal veut faire payer les camions européens

L'Europe régresse: la France taxera les produits et entretiendra les personnes 

Ségolène Royal s'en prend à l'espace Schengen

Elle veut entraver la libre circulation des biens. Elle a proposé de remplacer l'écotaxe par un systèmede vignettes sur les camions étrangers. Une piste qui va dans le sens des revendications des bonnets rouges, extrémistes bretons.

La ministre de l'Écologie enterre l'écotaxe 
Dès son arrivée au gouvernement, Royal réclamait déjà une remise à plat de ce dispositif. Au Grand Jury RTL du dimanche 6 avril et à la question de savoir si la mesure serait définitivement supprimée, elle s'était d'ailleurs montrée évasive sur le sujet, répondant évasivement : "Nous verrons". Elle a donc parcouru du chemin.   

Discrimination xénophobe ou recul protectionniste ?
"Ce serait tout à fait légitime qu'un camion étranger qui traverse tout le pays contribue et paye pour les routes qu'il utilise. Est-ce que l'écotaxe permet cela ? Je vais vous dire une piste, c'est de faire payer une vignette aux camions étrangers à la frontière", a-t-elle affirmé sur BFMTV ce mardi.

Le leader des bonnets rouges satisfait
Cette proposition va dans le sens des revendications des bonnets rouges, extrémistes bretons, qui avaient réussi, cet automne, à reporter la mise en oeuvre de l'écotaxe, en démontant plusieurs portiques électronique lors de manifestations houleuses. 
Les frondeurs bretons souhaitent également limiter la pression sur les transporteurs tricolores, à l'instar de Christian Troadec, maire d'extrême gauche de Carhaix.
"Que les camions qui traversent la France pour aller dans les pays du sud participent à cet effort de financement des routes, ça me semble une bonne idée." Des propos que la ministre a tout bêtement repris.  
Troadec, dircab de Royal?
"Pour éviter les péages et les autoroutes, les entreprises étrangères empruntent le plus facilement possible les routes départementales, posant des problèmes de circulation et de sécurité", accuse conjointement le chef de file des bonnets rouges.


Une proposition saluée par le Medef et les routiers, mais qui sème le trouble dans le camp socialo-écolo

Le MEDEF, les coopératives agricoles et les organisations de transporteurs routiers ont applaudi. "La ministre nous annonce doucement la fin de l'écotaxe telle qu'elle avait été imaginée", s'est réjoui Joël Chéritel, le patron du Medef Bretagne. "Réfléchissons vite à un dispositif simple, juste et dédié à un véritable plan de restructuration des infrastructures, indispensable pour garantir une meilleure compétitivité nationale. Nous sommes prêts à en débattre avec Madame la Ministre Ségolène Royal", a proposé Philippe Mangin, le président de Coop de France.
Plus prudent, Christian Troadec a réaffirmé la position de son mouvement: " En ce qui concerne la Bretagne, nous voulons le maintien de la gratuité des routes", a-t-il déclaré vendredi sur France Info, tout en se montrant ouvert à une expérimentation... mais dans d'autres régions.
Quoiqu'elle s'en défende en rappelant qu'un rapport parlementaire sera rendu dans 15 jours "dont le gouvernement prendra connaissance avant les décisions", Segolène Royal a pris le risque de heurter ceux qui, dans son propre camp au sens large attendaient beaucoup de la mise en œuvre de l'écotaxe (socialistes, écologistes, ONG, front de gauche....).
Une ministre dans le déni
Ainsi, l’actuel secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, s’est-il étonné sur son compte twitter que l’écotaxe puisse être présentée "comme un nouvel impôt". Surtout, ajoute-t-il, elle est censée "financer les transports propres (...) préserver la planète et notre santé", a-t-il ajouté.
"Si c'est un abandon qui ne dit pas son nom, c'est un milliard d'euros qui manquent pour les transports dans toute la France", a réagi François de Rugy, le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale. En France, l'écotaxe était en effet censée abonder le financement d'une centaine de projets de métros et de tramways. 
Interrogé par Europe 1 vendredi matin, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot a qualifié la proposition de Ségolène Royal de "totalement absurde" "Ce que j’ai entendu dans son discours, c’est ‘moi j’aimerais bien me débarrasser le taxe poids lourds. Et ça, c’est totalement irresponsable", a déclaré l’ex-directeur des campagnes de Greenpeace France. 

La Fondation Nicolas Hulot (FNH) s'est, elle aussi dite "inquiète de (la) première prise de position" de la nouvelle ministre de l'Ecologie. Ségolène Royal "a aujourd'hui la possibilité et la responsabilité de démontrer (...) que la transition écologique est un grand projet pour la France", avance FNH dans un communiqué. "Par où commencer ? Pas en annonçant la remise à plat de l'écotaxe poids lourd, mesure qui a fait l'unanimité lors du Grenelle, fait l'objet de nombreuses compensations sectorielles et prouvé son efficacité en Allemagne", poursuit l'ONG.

Agir pour l'environnement voit dans cette déclaration "une mauvaise entrée en matière". Selon l'ONG, la "ministre s'inscrit dans une longue continuité politique qui consiste à entretenir une césure entre le dire et le faire, entre l'écologie pratique et l'écologie des mots". Elle estime aussi qu'une telle prise de position peut "surprendre" alors que "le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale met la dernière touche à un rapport sur l'écotaxe censé être rendu public dans une quinzaine de jours".

Endetté, le gouvernement a-t-il les moyens?

Pour l’Etat, le report de
l’écotaxe - censée démarrer le 1er octobre 2013 , puis le 1er janvier 2014 -  traduit déjà par un manque à gagner de 200 millions d’euros. Sans compter les pénalités (700 à 800 millions d'euros) qu'il devra verser à Ecoumouv' la société privée qui a installé les portiques et devait assurer la collecte de la taxe.

De son côté, la fédération nationale des usagers des Transports (Fnaut) estime que "le report de l’écotaxe par le précédent gouvernement a été une grave erreur. Il prive le système de transports d’un milliard d’euros par an et bloque les projets de transports urbains en site propre et l’accélération indispensable de la rénovation du réseau ferré classique".

Au Parti socialiste, on ne conteste pas l'ex-concubine présidentielle
"Ce qu’a dit Ségolène Royal hier va dans le sens du rapport commandé à l’Assemblée pour la remise à plat de l’écotaxe", a expliqué Harlem Désir, vendredi sur i-télé. "Pour l’instant, il n'y a pas de décision de suppression de l'écotaxe, il faut trouver un système de financement des infrastructures", a précisé le premier secrétaire du PS. 

Les deux coprésidents du groupe EELV à l'Assemblée nationale, Barbara Pompili et François de Rugy avaient en revanche émis des doutes. A l'annonce de la nomination de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie,  les positions de l'ex-présidente la région Poitou-Charentes, notamment "sur la fiscalité écologique", avaient aussitôt inquiété, tout en accordant le bénéfice du doute à la revenante: " ils voteraient la confiance au gouvernement"... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):