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dimanche 18 août 2013

"Valls chasse sur les terres de Le Pen,"note Mélenchon

Mélenchon se focalise sur Valls et Hollande

Pour sa rentrée,
le député européen et candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012 étrille François Hollande et Manuel Valls



dans les colonnes du JDD. Extraits d'entretien en rupture avec la propagande des media de gauche:


Partagez-vous l'optimisme de François Hollande, conforté par le léger rebond de la croissance venue d'Europe?
Non. Le chômage augmente, l'investissement s'effondre, le pouvoir d'achat va subir deux chocs : la TVA en janvier, puis l'augmentation de la CSG ! On va dans le mur ! Ce n'est pas un rebond mais un spasme, comme dans une agonie.
Pour vous, les orientations économiques ne sont pas les bonnes?
C'est un contresens total. Enfermé dans sa bulle, entouré de banquiers, de copains de promotion de l'ENA et de technocrates, Hollande se fait un récit enchanteur de sa présidence. Il n'a de vision sur rien (...)
François Hollande ne serait pas de gauche?
Il pratique une politique de droite. En un an, Hollande a plongé notre pays dans la déprime. Cet homme nous enlève le goût du futur! Tout cela pour un objectif servile : payer la dette. Il a rompu avec tout ce qui était le programme de la gauche traditionnelle, mais aussi avec celui de la nouvelle gauche. Notre-Dame-des-Landes, l'huile de palme, les forages gaz de schiste : cet été a été un festival d'archaïsmes!
Il manquera 20 milliards en 2020 pour financer le système de retraites. Faut-il le réformer?
Quel faux problème ! La clé du financement des retraites est le niveau de l'emploi. Là encore, Ayrault ne fait qu'appliquer les ordres des commissaires européens. Bien sûr, Hollande va manœuvrer pour embrouiller le dossier et le faire passer en force. Nous serons derrière les syndicats, en première ligne. Pour la première fois, un gouvernement qui se dit de gauche va faire reculer une conquête sociale. C'est un drame.

L'un de vos proches a qualifié Manuel Valls "d'extrême droite du PS". Qu'est-ce que cela veut dire?
Mme Le Pen est à deux doigts de gagner son pari. Non seulement elle a séduit la plus grande partie de la droite, mais elle a aussi contaminé Manuel Valls. Or, c'est lui qui donne le ton au gouvernement. Voyez comment il a pollué une partie de l'été avec la question du voile. Les musulmans dans notre pays font l'objet d'une stigmatisation insupportable. Lui a décidé de manière cynique d'utiliser cette situation malsaine pour installer son personnage : un dur et violent qui chasse sur les terres de Mme Le Pen. En plus, il se permet de gourmander publiquement la ministre de la Justice et de la repeindre en laxiste. C'est incroyable : il en est à défendre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy!

"Hollande pratique une politique de droite. En un an, il a plongé notre pays dans la déprime."
Montebourg accueille Bartolone dimanche à Frangy-en-Bresse. Sont-ils utiles pour faire changer de l'intérieur le cap de la majorité?
J'encourage tous ceux qui font acte de résistance, même si je déplore l'orientation antiécologiste prise par Montebourg. Claude Bartolone a utilisé des mots plus durs que les miens sur la confrontation avec l'Allemagne. Aurait-il changé d'avis alors que Mme Merkel a maintenu son talon de fer sur la gorge des Français? Eux, comme l'aile gauche du PS, s'ils croient ce qu'ils disent, doivent passer à l'acte. Ils ne peuvent à la fois critiquer la ligne du gouvernement et continuer comme si de rien n'était dans les ministères et à l'Assemblée.

Au regard des résultats des élections partielles, comment expliquez-vous que la situation ne vous profite pas plus et profite au FN ?
Le premier pourvoyeur du Front national, c'est François Hollande par la démoralisation et la démobilisation qu'il répand. Cet homme a divisé tout le monde : la gauche, les syndicats et son propre gouvernement. Mais je ne cherche pas à diminuer nos difficultés et je m'en attribue une part. Nous n'avons pas assez mobilisé, et je m'en veux beaucoup.

Ne tapez-vous pas trop fort sur le PS?
Non. Notre formation n'a que quatre ans et nous sommes déjà l'une des quatre forces politiques centrales. Certes, ma faconde et ma gouaille sont parfois des cache-misère. Nous n'avons pas fini de nous ajuster. Mais nous disputons au parti solférinien la première place. La langue mielleuse et les ambiguïtés ne servent à rien. Parler cru et dru éveille les consciences, provoque du débat. Le gouvernement conduit dans le mur. C'est donc globalement qu'il faut le cibler pour, le moment venu, former un gouvernement bien préparé.

Pour les municipales, les communistes sont tentés par des alliances de premier tour avec le PS. Vous êtes toujours pour l'autonomie?

Il y a une divergence. Il ne faut pas la dramatiser. De toute façon, ça se décide localement. Pour moi, il faut être autonome pour mobiliser des forces déterminées à donner le coup de balai de la révolution citoyenne et de l'humain d'abord. J'aimerais tant que ces élections soient aussi une préparation du futur! On doit faire l'essai d'une nouvelle convergence avec les Verts autonomes et les socialistes critiques, le NPA, les collectifs.

Vous serez, en revanche, candidat aux européennes. Quel sera l'objectif?
Nous allons proposer aux Français de renverser la table. Avec un vote sanction : contre cette ­Europe "austéritaire" et cette gauche toxique! Le parti de Hollande peut s'effondrer. Si nous passons devant lui, tout peut changer. Nous proposerons de former un nouveau gouvernement sans cette petite coterie de solfériniens. Seule notre ligne peut couper la route au Front national. Quant à savoir où je serai candidat, c'est une décision collective. L'élection est nationale. Je veux surtout être utile.

Bruno Jeudy et Arthur Nazaret - Le Journal du Dimanche
samedi 17 août 2013

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