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dimanche 23 juin 2013

"Grande" conférence sociale, mais petites annonces pour l'emploi

Conclusion : Jean-Marc Ayrault déçoit les syndicats
Le premier ministre n'a annoncé aucune vraie mesure pour l'emploi

Jean-Marc Ayrault, premier ministre.
Les mains vides, il n'a rien à proposer
L' "ite misa est" de cette deuxième grand-messe sociale du gouvernement ne boostera pas le quinquennat. Aucune annonce, à part un modeste "plan de formation prioritaire pour l'emploi", confirmé par Jean-Marc Ayrault vendredi: il vise à donner une formation à 30.000 chômeurs supplémentaires entre septembre et décembre. "Il faut utiliser sans délai les opportunités d'emplois non pourvus qui existent, a justifié le premier ministre. Ce n'est pas un énième plan sans concertation. Ce n'est pas un effet d'annonce." C'est d'ailleurs le patronat qui lui a soufflé l'idée de s'attaquer à ces emplois vacants faute de candidats. Il est prêt à plancher cet été pour identifier les besoins des entreprises.

Du côté des syndicats, c'est au contraire la douche froide. 
Comparés aux 3,2 millions de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A, "ces 30.000 chômeurs, c'est une goutte d'eau dans l'océan", a taclé le patron de la CGT, Thierry Lepaon, qui ne retire pas son appel à la mobilisation en septembre. "Comme l'INSEE l'a annoncé, le chômage va continuer à augmenter3, a abondé Jean-Claude Mailly, son homologue de FO.

Surtout, cette mesurette fait figure de défaite pour les réformateurs de la CFDT, syndicat le plus proche du gouvernement, qui réclamait mercredi une "mobilisation générale pour l'emploi", via notamment une multiplication des emplois aidés. "Évidemment, ces annonces manquent de souffle, a reconnu Laurent Berger, le secrétaire général de la centrale réformiste. On sent bien que le gouvernement n'a pas de marge de manœuvre financière," commente-t-il avec indulgence

Même réaction désabusée la CFE-CGC
Carole Couvert, la présidente,  ne mâche pas ses mots: "Nous sommes extrêmement déçus, c'est une véritable occasion manquée après le discours du président de la République." François Hollande avait, en effet, en ouverture jeudi de la conférence, lancé un nouveau front dans la bataille pour l'emploi en annonçant vouloir s'attaquer aux "200.000 à 300.000 emplois vacants". En deux jours, l'exécutif a divisé par dix ses ambitions.

"Il faudra lancer un nouveau plan en 2014, visant la formation de 100.000 chômeurs", fait déjà valoir Laurent Berger. Le temps, en fait, que soit négociée et mise en place la prochaine réforme de la formation professionnelle au sujet de laquelle les partenaires vont être bientôt fixés. Jean-Marc Ayrault va leur envoyer son document d'orientation dans les 10 jours. Syndicats et patronat devront trouver un accord pour qu'un projet de loi puisse être déposé d'ici à la fin de l'année.

Table ronde tendue sur les retraites

Le sombre Ayrault portait le deuil
de la "grande" conférence
Outre sa micro-annonce sur l'emploi, le premier ministre a également fixé l'agenda de la concertation sur les retraites. Il recevra un à un les partenaires sociaux  à Matignon, les 4 et 5 juillet. 
Il poursuivra ensuite les échanges, sur l'épaule de la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, jusqu'à début septembre. La réforme doit être votée avant la fin de l'année.

Sur ce sujet explosif, la grande conférence sociale n'aura au final servi qu'à confirmer l'esbroufe sémantique et le fossé entre le gouvernement et les positions du patronat et des syndicats. Pour preuve, la table ronde qui traitait du sujet a été tendue et s'est apparentée à un dialogue de sourds. "Nous avons dû subir une leçon de morale de Laurence Parisot, qui s'est dite consternée par nos demandes", critique Pascale Coton, la secrétaire générale de la CFTC. "Il y a un certain manque de réalisme de la part de certains syndicats sur la situation financière des régimes des retraites", a répondu Jean-François Pilliard, futur vice-président du Medef chargé des questions sociales. 
La concertation de cet été s'annonce donc orageuse. Yannick Moreau, auteur du rapport éponyme qui fournit des pistes de réforme au gouvernement, a d'ailleurs souhaité bonne chance "à ceux qui y participeront". 
Beaucoup de bruit pour pas grand chose !



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