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lundi 3 septembre 2012

Bernard Debré dit à Cécile Duflot tout le respect qu'inspirent ses renoncements

Adieu veaux, vaches, cochons de combats édifiants et de convictions vertueuses !

Lettre ouverte à Cécile Duflot

Madame la Ministre,




Comme vous devez être heureuse que l’on vous appelle ainsi ! Jamais dans vos rêves les plus fous vous n’aviez imaginé entrer au gouvernement.


C’est vraisemblablement pour cette raison qu’il n’est pas question que vous vous rebelliez. Vous avez dit porter une muselière. C’est ce que nous avions remarqué. Elle laisse juste un petit espace pour que vous avaliez des couleuvres et celles-ci sont nombreuses.



Avant l’élection présidentielle, au moment où François Hollande ne savait pas encore s’il pouvait gagner seul, vous avez négocié avec Martine Aubry.



J’ouvre ici une parenthèse. François Hollande n’a pas voulu négocier directement. Il ne s’en sentait pas capable, tandis que Martine Aubry avait plus de volonté et de courage. Cette négociation portait plus sur le nombre de sièges de député, voire sur votre entrée au Parlement, que sur le fond de votre programme.



Vous avez été divinement bien servie : des circonscriptions à la pelle, l’assurance de deux postes au minimum au gouvernement, et vous, Madame la Ministre, gourmande, vous saviez que vous alliez être non seulement élue à Paris, mais aussi membre du gouvernement. Alors le nucléaire, l’écologie, vos revendications sociales…



Une voiture, un chauffeur, un titre de ministre. Ces petites reconnaissances et ces grands avantages passent largement devant les idées, les principes. Vous espériez néanmoins que les socialistes vous ménageraient et ne vous traiteraient pas en quantité négligeable.



Ils ont tenu parole, entre l’élection présidentielle et les législatives. Vous avez votre propre groupe à l’Assemblée nationale, vous êtes Ministre. L’extase ! D’ailleurs, la joie se lit sur votre visage. Heureuse !



Première alerte : l’exploitation du pétrole au large de la Guyane. Vous y étiez opposée. La ministre de l’Ecologie d’alors, qui entre parenthèse n’était pas écologiste comme vous auriez pu le souhaiter, a néanmoins eu quelques velléités de rébellion. Virée sans autre forme de procès ! Elle se retrouve au Commerce extérieur à vendre des Airbus dont vous dîtes qu’ils polluent les cieux ! Avez-vous réagi ? Rien ! Pas un mot ! Déjà apprivoisée par les socialistes.



Mais voici le temps des humiliations. Vous vouliez une augmentation du SMIC, pour qu’il atteigne 1700 euros par mois. Il n’a augmenté que de 0,6 % (compte tenu de l’augmentation de l’indice des prix). Vous avez juste grommelé même si vous étiez déjà inaudible.



Vous vouliez surtout des signes forts sur le nucléaire. Patatras ! C’est l’humiliation suprême. Arnaud Montebourg, comme Delphine Batho, annoncent que non seulement les centrales poursuivront leur production, mais qu’il s’agit d’une filière d’avenir. Le Premier ministre a bien tenté de mettre de l’huile dans les rouages, mais ce fut maladroit. Rien n’y fait, pour les socialistes, le nucléaire est une filière d’avenir et le restera.



Nous nous attendions tous à des réactions en chaîne (c’est le cas de le dire), vives et voire même à ce que vous quittiez le gouvernement tant les socialistes vous ridiculisaient. Rien ! Toujours la muselière qui vous empêche de parler. Vos amis auraient pu s’exprimer à votre place. Rien non plus de ce côté-là. La mutité complète. Ils restent béats, le sourire aux lèvres, tellement heureux de ce qui leur arrive. La cocarde, le chauffeur, un groupe au Sénat et à l’Assemblée. Les ors gouvernementaux, quoi !!!



Moi qui ne suis pas de gauche ni écologiste (j’entends de la façon dont vous présentez cette science), je suis éberlué par votre mutisme.



Bientôt, un autre sujet va venir sur la table : les gaz de schiste. Quand les explorations vont reprendre, allez-vous détourner la tête pour pleurer sur vos idéaux passés et attendre que votre chauffeur vous ouvre la porte de votre voiture ? Toute une vie de combat, je dirais de cinéma, pour en arriver à échanger un poste de ministre contre un plat d’idéaux.



Que c’est triste l’écologie au pouvoir !



Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes hommages attristés.



Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris


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