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jeudi 13 janvier 2011

Islam en France: la charia entre dans nos maisons

Un premier prêt bancaire à l’habitat « charia compatible » en France


L'essor du commerce halal ne doit pas occulter le développement de la finance particulière aux musulmans religieux de France.



Une association pour la promotion de financements islamiques annonce le premier prêt à l’habitat monté en France en respect des principes de la loi islamique.

Ce prêt a été accordé en mai 2010 pour l’achat d’une maison en région parisienne, précise-t-elle. « Nous avons fait une première opération de prêt habitat en mai », a annoncé Anass Patel, président de l’Association d’innovation pour le développement économique et immobilier (AIDDIM) qui a conseillé l’acquéreur, lors d’un colloque sur la finance islamique qui s'est tenu à Strasbourg. Cette association cherche à promouvoir une nouvelle éthique dans les rapports avec le monde de la finance et se reconnaît militante: " La recherche d'alternatives aux produits bancaires basés sur l'intérêt a besoin de votre soutien", écrit-elle à ses bienfaiteurs.

VOIR et ENTENDRE cet illustration islamique du marketing ethnique:

Le bénéficiaire est un « sportif de haut niveau », qui a fait l’acquisition d’une maison en région parisienne pour « un montant important » et a bien voulu se prêter à cette première, afin de faire progresser la mise au point du produit, a précisé A. Patel sans révéler son identité.

Un processus plus efficace à terme que la méthode Cantona
Le prêt a été accordé par la BRED. Cette banque est une société de cautionnement(ou de garantie de prêt immobilier), affiliée au groupe Banque Populaire, s’est refusée à tout commentaire et la Banque Populaire, groupe bancaire et financier mutualiste, des Caisses d'Épargne et de Prévoyance, a préféré déléguer... Or, la BPCE, nouvelle entité (Banque Populaire-CNEP), est devenue le deuxième groupe bancaire français.
L’opération de prêt immobilier islamique a été réalisée par le biais d’un mécanisme d’achat-revente (”Murabaha“) consistant, pour la banque, à acheter le bien et le revendre ensuite au client. Ce dernier rembourse ensuite la banque en une ou plusieurs fois et lui verse, en outre, une commission correspondant au service rendu.
La formule permet d’éviter le versement d’intérêts, prohibés par la loi islamique.

L'enseignement parallèle des droits français et islamique
L'association proposait deux jours de formation intensive à la finance islamique, les samedi 4 et dimanche 5 Décembre 2010 de 9h à 18h à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans le cadre général des activités commerciales en Islam et l'interdiction du Ribah.
Ce type de stages conteste le système financier occidental et pose la 'problématique' de la conformité de la Shariah (charia) avec les produits financiers français et propose une alternative 'pure'.
A Saint-Denis, les cours étaient animés par Les cours seront animés par Cheikh Mohammad Patel, membre permanent du comité Acerfi, Mohammed Marouane, fondateur de Quantis, Cheikh Mohamed Bechir Ould Sass, membre permanent du comité Acerfi et enseignant chercheur à l'Ecole de Management de Strasbourg, et
Boubkeur Ajdir, directeur de projet chez Islamic Finance Advisory & Assurances Services.
Les ateliers étaient animés aussi bien par Anass Patel, président d'Aiddim (cadre finance et immobilier) qu'un cadre financier venu de Londres que par un enseignant de l'Ecole de Management de Strasbourg.

Le comité ACERFI (Audit, conformité, éthique et recherche en finance islamique) est le premier comité francophone de conformité en finance islamique sur le territoire français constitué de spécialistes en droit musulman engagé dans la recherche en finance islamique et la validation de produits financiers.
Il assure que la finance islamique intéresse la place de Paris dans ses efforts pour rattraper la City de Londres et se targue d' une hausse de 20 % par an depuis 2003, pour un montant estimé à plus de 700 milliards d’euros dans le monde.
Enfin, le comité ACERFI ne cache pas que le contexte économique actuel lui est un terreau favorable et il milite donc sur l'idée que la crise économique internationale souligne la nécessité d'idées nouvelles et d'alternatives...

Un forum de la finance islamique s'est encore tenu à Paris, le 26 novembre dernier. Il a rassemblé plusieurs docteurs en droit musulman.

La diversité n'est tenue ni dans le besoin, ni dans le mépris
L'Aiddim, par la voix d'Anass Patel, diplômé de l'ESC de ...Lille et directeur stratégie et recherche, assure que nous sommes " à l’heure où le gouvernement envisage d’offrir un cadre juridique et fiscal plus favorable pour accueillir la finance islamique " et donc de lui accorder une reconnaissance officielle.

La ministre de l’Economie et des Finances appelle à un assouplissement du cadre législatif et fiscal

Christine Lagarde s'est engagée de longue date en faveur de réformes susceptibles de favoriser son implantation dans l'Hexagone, au prétexte de permettre à certains particuliers ou entreprises de disposer d'instruments d'investissement compatibles avec leurs opinions religieuses, alors qu'aujourd'hui ils s'abstiennent, investissent à l'étranger ou utilisent à contre-cœur des outils financiers habituels. Il faut en outre probablement que l'économie souterraine diversifie ses activités et se lance dans le blanchiment 'pur' d'argent sale.
Mais l'adaptation de la législation française aux pressions islamiques fait débat au sein des élus, notamment à gauche, au nom du principe de laïcité.

Petits bémols à la pureté

Les Caisses d'Épargne sont actionnaires de la banque d'affaires Natixis, qui s'est lancée en 2006 sur le marché des subprimes aux États-Unis, par l'intermédiaire d'un réhausseur de crédits qu'elles ont dû financer en catastrophe par une recapitalisation. En juillet 2010, la Direction des Fraudes (DGCCRF) a remis au Parquet de Paris un rapport relevant l'infraction de publicité trompeuse à l'encontre de la Caisse d'Epargne.

Pour sa part, la Caisse d'épargne Loire-Drôme-Ardèche a en revanche été mise en examen, quelques jours plus tard, par le Tribunal de Saint-Étienne pour publicité trompeuse sur le produit de placement "Doubl'Ô"

Depuis septembre 2009, les Caisses d'épargne - partenaires financiers de l'Aiddim - sont dans le collimateur des associations de consommateurs et de certains parlementaires.
Sont en cause des centaines de millions d'euros prélevés sur les comptes débiteurs de personne en difficulté, au titre des " frais de forçage " notamment.
Ses partenaires atteignent le comble de l' 'impureté', sans que la finance islamique vertueuse ne bronche.
Ces commissions ont été déclarées illégales par la Cour de Cassation en 2008, dans la mesure où elles consistent à facturer le découvert non autorisé au-dessus du seuil de ...l'usure (ci-contre, La Vieille Usurière, de Jusepe de Ribera), ce qui est hyper 'impur' dans le monde religieux islamique et illégal dans le monde séculier et laïc, et donc passible de poursuites pénales. Si cette pratique n'est pas spécifique aux Caisses d'épargne, il semble que le groupe en soit l'un des plus friands. Une loi pourrait prochainement contraindre les agences Caisse d'épargne à stopper ces pratiques et à rembourser les clients abusés.

La pureté des intentions de la sphère financière islamique est donc mise à mal par l'actualité judiciaire.
La volonté affichée du respect de la charia apparaît ainsi nettement plus douteux que la conquête du pouvoir par l'islam de France.

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