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jeudi 13 mai 2010

La Cour des Comptes recale l'Education Nationale

Malgré des moyens suffisants, elle n'est pas performante

Pavé dans la cour de récréation de la FSU
Le système éducatif français ne fait pas bon usage de moyens financiers suffisants et ne remplit pas ses obligations légales, notamment en terme d'égalité des chances, estime la Cour des comptes.

Dans un rapport rendu public mercredi 12, la juridiction recommande une refonte générale du système de façon à réaliser trois tours de force:
- concentrer les moyens sur les établissements en difficulté, sans pour autant être inégalitaire et niveler vers le bas,
- accorder une plus grande marge de manoeuvre aux équipes éducatives, sans pour autant et replacer l'élève au coeur du dispositif, ce que le gouvernement socialiste de Jospin avait cru réaliser, à l'instigation de Ph. Meirieu (Europe Ecologie).

Pour sa première présentation de rapport en tant que Premier président de l'institution de la rue Cambon, le socialiste Didier Migaud, successeur du défunt Philippe Séguin, n'a pas épargné le syndicat dominant d'enseignants.
"La performance du système éducatif français a, au cours des dernières années, plutôt diminué, sous l'effet de son incapacité à lutter contre les inégalités. Ce constat appelle un traitement massif, urgent et efficace de la difficulté scolaire", a dit l'ancien député socialiste dans un discours.

Un discours politique d'inspiration socialiste
Il faut "repenser la gestion d'ensemble du système scolaire, de l'administration centrale aux équipes éducatives, en l'adaptant à l'hétérogénéité des élèves", a-t-il préconisé.
L'enquête de trois ans, en France et à l'étranger, a abouti à ce constat, dressé par Didier Migaud: "Le modèle scolaire français tend à favoriser les élèves sans difficultés particulières." Trois années pleines n'ont pas été de trop pour arriver à cette révélation... Lire plutôt cette étude à laquelle Meirieu d'ailleurs apporté son indispensable contribution.

Réaction du ministre de l'Éducation nationale
Luc Chatel, dans sa réponse diffusée par la Cour des comptes, juge ces critiques exagérées (ou inutiles, auquel cas cette institution se livrerait à du travail fictif) et affirme que plusieurs préconisations ont déjà été mises en oeuvre ou sont envisagées. Il aurait pu être autrement plus cinglant s'il avait mis en cause les freins, voire la mauvaise volonté, du grand corps malade enseignant.

Les moyens ne manquent pas: ils sont mal utilisés

L'éducation est le premier poste de dépenses de la France, absorbant selon la Cour 3,9% du PIB, dans la moyenne de l'OCDE.
Ses moyens ne sont pas en cause dans l'échec du système éducatif français, juge la Cour. Ignorant délibérément les obstacles dressés par les syndicats d'enseignants à la nécessaire réforme du système, Migaud donne des gages d'indépendance.
"La Cour constate que l'organisation actuelle du système scolaire ne lui permet pas d'atteindre les objectifs de réussite de tous les élèves et d'égalité des chances que lui assigne la loi".

La comparaison avec les autres pays européens ne nous est pas favorable
La France est le pays de l'OCDE où le retard scolaire à 15 ans est le plus important, où l'impact de l'origine sociale sur les résultats est le plus élevé et l'un de ceux où les écarts entre les élèves se sont le plus accrus cette dernière décennie. Lire PaSiDupes

La Cour des Comptes craint d'être accusée de stigmatisation de telle ou telle portion de la population et ne prend pas le risque d'identifier les causes, dont l'une des principales pourrait bien être l'immigration, clandestine ou non. Soutenus par la gauche et RESF, les jeunes qui ne parlent ni n'écrivent notre langue et ne peuvent compter sur un suivi familial, n'y trouvent pas leur compte. Lire le rapport de l'OCDE: les systèmes éducatifs européens ne servent pas les enfants de l'immigration

Après le collège unique, adaptation improvisée au phénomène de massification de l'éducation, que préconise la Cour des Comptes ? La FSU, le SGEN et la FCPE seront-ils plus réceptifs au diagnostic d'un socialiste ?

Le Code de l'éducation fixe comme objectifs de donner à tous les élèves "un socle commun de connaissances et de compétences", leur assurer "une qualification reconnue" et "contribuer à l'égalité des chances". Aucun n'est vraiment atteint. Il faut dire que l'obligation de résultats n'est pas vraiment dans les moeurs de nos idéologues.
A 16 ans, terme de la scolarité obligatoire, un élève sur cinq n'a pas les compétences de base en lecture. Lire le rapport de l'étude comparée de PISA, pour l'OCDE, sur les résultats (à 15 ans) de l'école dans les pays de l'Europe.
Seuls 18% des élèves issus d'un milieu défavorisé obtiennent un baccalauréat général contre 78% pour ceux des familles favorisées. La quasi-suppression des CAP et des BEP, ou la désaffection de bon ton pour les formations techniques courtes sont à l'origine de la désaffection des jeunes à l'égard de l'école. L'enseignement qu'ils subissent n'est adaptée ni à leurs centres d'intérêt, ni au marché du travail. Ils ont le sentiment de perdre leur temps, mais les syndicats de gauche s'obstinent à imposer deux langues étrangères aux futures coiffeuses et l'étude de l'Iliade aux amateurs de mécanique. Philippe Meirieu était limpide sur le sujet. Il résumait ainsi la problématique: faire le bonheur des jeunes contre leur volonté; ils nous en seront un jour reconnaissants ! « L'intérêt de l'élève est-ce ce qui l'intéresse ou plutôt ce qui est dans son intérêt. Car de toute évidence, ce qui l'intéresse n'est pas toujours dans son intérêt et ce qui est dans son intérêt ne l'intéresse pas vraiment." On reconnaît en lui le pédagogue: ce qui se conçoit bien s'énonce clairement... Lien PaSiDupes: Meirieu, gourou de Jospin, ne se sent pas responsable

Les membres de la Cour sont-ils aussi des pédagogues ?

L'approche du socialiste Migaud est plutôt … comptable

Dans une série de recommandations, la Cour des Comptes appelle à des arbitrages sur les dépenses: moins de redoublements, qui coûtent deux milliards d'euros par an pour une efficacité contestée, redéploiement des moyens des lycées vers le primaire, diminution des heures de cours, concentration des efforts sur les établissements difficiles. La FSU ne veut pas entendre parler de redéploiement: va-t-elle diriger les manifestants sur la rue Cambon, lors de sa visite guidée de Paris du 27 mai prochain ?

Nous ne sommes qu'en 2010...et la Cour va plus vite que la crise
Si les maîtres-comptables du pays remarquent que l'Education nationale a su s'adapter à la "massification" de l'enseignement au XXe siècle, ils ont le sentiment, dès 2009, qu'elle peine déjà à conduire tous les élèves à la réussite.
Les réformes récentes, qualifiées de volontaristes, "ont pour défaut de ne pas affronter ce qui tient à l'inadaptation de la structure du système scolaire", écrit la Cour des comptes.

"Nationale", pour encore combien de temps ?
Les établissements ne sont pas assez autonomes et, dans le même temps, la réussite des élèves tient principalement à l'établissement et à l'enseignant, "ce qui constitue un puissant facteur d'inégalité". Migaud préconise que les politiques dérégulent l'école: chacune d'entre elle déciderait des programmes et des objectifs et les municipalité les recruteraient à leur convenance. Ferait-il en outre de la provocation en stigmatisant les mauvais profs ? Faute d'affirmer haut et fort que les enseignants musulmans sont meilleurs que les autres, il risque de déchaîner Jean-Luc, Marie-George, Bernadette (Groison), Philippe (Meirieu) et les autres.

L'Education à la carte
La Cour suggère de remplacer la logique d'offre par celle de la demande en tenant compte des besoins spécifiques des élèves. Selon elle, faute de bonnes évaluations, l'Etat "pilote à vue". Le comique de l'histoire, c'est qu'implicitement le socialiste dénonce ainsi le syndicat dominant du primaire. C'est en effet le SNU-ipp (FSU) qui fait de l'obstruction en matière d'évaluation ! Lire PaSiDupes

Luc Chatel lui apporte une réponse détaillée


Le ministre fait observer qu'il faudra attendre 2023 pour évaluer précisément les effets de la réforme Fillon de 2005, entrée en vigueur il y a un an et demi.
Les comptables de la Cour sont en effet quelque peu nerveux et manquent de recul.

L. Chatel souligne que les préoccupations de la Cour rejoignent les siennes mais sont parfois fondées sur des constats à relativiser.
"Plusieurs mesures récentes, par exemple dans le cadre de la réforme du lycée, ont d'ailleurs largement devancé ces préconisations", souligne le ministre nommé en juin 2009.

Le rapport de la Cour des Comptes est loin des revendications syndicales obsessionnelles en faveur d'effectifs et de crédits supplémentaires.

2 commentaires:

  1. Avec 135 jours d'activité par an (pour les élèves!!!) (service public intermittent) : aucun système ne être performant...
    Les élèves des classes dites favorisées profitent de ce temps libre et creusent l'écart dénoncé..
    Les vacances scolaires auraient été instaurées pour des raisons hygiénistes lors de l'exode rural.
    Il existe un mode d'emploi du cursus scolaire qui n'est pas à la portée de tous (code, genre parcours du combattant, où sont les tuteurs imaginés par un ministre? )
    Réduire les vacances de quelques semaines permettrait de mieux exploiter des milliers de talents au bénéfice du plus grand nombre. C'est ce qu'avait proposé une candidate à l'éléction présidentielle: ( "... en échange d'une plus grande liberté pédagogique..."
    Il y a fort à parier que RIEN ne changera...et pourtant il faudrait faire mentir la "bourdieuserie":
    en cassant le code et l'emploi du temps ( tabou des rythmes scolaires ) ..:
    mesures qui ne coûteraient rien.
    Bon courage!

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  2. Michel Gouymai 15, 2010

    Avec 135 jours d'activité par an (pour les élèves!!!) (service public intermittent) : aucun système ne être performant...
    Les élèves des classes dites favorisées profitent de ce temps libre et creusent l'écart dénoncé..
    Les vacances scolaires auraient été instaurées pour des raisons hygiénistes lors de l'exode rural.
    Il existe un mode d'emploi du cursus scolaire qui n'est pas à la portée de tous (code, genre parcours du combattant, où sont les tuteurs imaginés par un ministre? )
    Réduire les vacances de quelques semaines permettrait de mieux exploiter des milliers de talents au bénéfice du plus grand nombre. C'est ce qu'avait proposé une candidate à l'éléction présidentielle: ( "... en échange d'une plus grande liberté pédagogique..."
    Il y a fort à parier que RIEN ne changera...et pourtant il faudrait faire mentir la "bourdieuserie":
    en cassant le code et l'emploi du temps ( tabou des rythmes scolaires ) ..:
    mesures qui ne coûteraient rien.
    Bon courage!

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