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lundi 3 août 2009

"Notre société est aussi sclérosée qu'à la fin de l'Ancien Régime"

Ou comment transmettre la sclérose dégénérative du PS à la France

Le Monde nous propose aujourd'hui lundi 3 août 2009, un entretien avec une personne qui déploie une énergie folle pour sortir de l'anonymat. Ca tombe bien, pour toucher à tout et se distinguer, il suffit d'être philosophe et de le rester. Le quotidien du soir commence par anesthésier le lecteur des titres et qualités de son interlocuteur, mais PaSiDupes les garde pour la fin; à vous de voir si c'était prévisible...
Comme une tête de veau vinaigrette? PaSiDupes a aussi persillé ce texte de commentaires irrités : pardon, comme dit l'autre !

Deux cent vingt ans après la nuit du 4 août 1789, la notion de privilège vous semble-t-elle toujours pertinente pour penser les inégalités qui traversent la société française ?

Il ne faut pas tomber dans l'anachronisme. Les inégalités de droit qui existaient sous l'Ancien Régime, c'est-à-dire les lois particulières qui permettaient à certains individus de bénéficier d'avantages spécifiques, ont bien été abolies le 4 août 1789. [Savidan nous met en garde contre le piège dans lequel il saute à pieds joints]

Sur le rapport entre privilèges et inégalités, il est important d'éviter les visions trop simplistes. (On ne va pourtant pas y échapper] La suppression des privilèges n'impliquait pas nécessairement, pour ceux qui s'en firent les promoteurs, l'éradication de toutes les formes d'inégalités. [Aujourd'hui, il penserait aux avantages acquis à la SNCF, par exemple] C'était par exemple le cas de Condorcet ou de Mme de Staël. D'un côté, certes, ils combattaient les privilèges au prétexte que ceux-ci figeaient les rapports sociaux autour d'"inégalités factices ", fondées sur la naissance ou le rang. Mais, de l'autre, ils considéraient certaines inégalités comme acceptables : celles dont ils disaient qu'elles étaient "naturelles" parce qu'indexées sur le talent ou la compétence. [C'est fait: notre Savidan -qui voulait nous garder des anachronismes- est tombé en plein dedans, en raisonnant avec le recul des siècles et la mentalité de l'homme du 21e siècle ! ]

Plus de deux siècles plus tard, nous continuons de raisonner ainsi dans une certaine mesure : ce qui nous apparaît comme vraiment scandaleux, ce ne sont pas nécessairement les inégalités en soi, mais les seules inégalités illégitimes. [Le « sens de l'Histoire » prétendrait-il faire table rase?]

Est-ce à dire que la notion de privilège n'a plus de sens aujourd'hui ?

Comme je le disais, les inégalités de droit ne sont plus admises. Mais on peut considérer qu'il en existe des équivalents fonctionnels. Je veux dire qu'il y a des canaux, qui sont aujourd'hui plutôt de nature sociale que juridique, grâce auxquels certains groupes bénéficient d'avantages dont il est parfois difficile de dire s'ils les doivent réellement à leur mérite. [Stignatiserait-il les dockers ou les agents EDF? Les professeurs, peut-être? Le gouvernement envisage aujourd'hui de revaloriser leurs logements de fonction...]

Voyez par exemple le système éducatif. En théorie, les concours et les diplômes ne sanctionnent que la compétence. Or ceux qui obtiennent les diplômes les plus valorisés et réussissent les concours les plus prestigieux viennent des milieux les plus favorisés. [Les oeillères idéologiques ne lui ont pas permis d'apprécier à leur juste valeur les enfants d'immigrés et les étudiants clandestins qui réussissent bien à l'université, malgré les défaveurs sociales qui les accablent dans cette université inégalitaire où les chambres universitaires miteuses vont aux seuls gosses des beaux quartiers ?] On sait ainsi que 55 % des élèves de classes préparatoires ont des parents cadres ou de professions libérales [à propos, quel est le pourcentage de cadres -supérieurs, moyens et petits- et de professions libérales, en France? 55% , est-ce tellement exorbitant? ], tandis que seuls 16 % ont des parents ouvriers, employés ou inactifs. [Fait-il la promotion de l'élitisme? Les facs, dont la Sorbonne où il fait des heures, ne sont-elles donc pas à la hauteur?] L'école en vient à fonctionner comme une sorte d'instance de blanchiment qui estampille comme légitimes des inégalités de naissance qu'elle est par ailleurs incapable de compenser. [Faut-il interdire les CPGE aux plus favorisés ? Ce professeur n'a-t-il pas remarqué sur ses bancs des enfants de la diversité qui ont emprunté l'ascenseur social? Suggère-t-il d'envoyer nos petits « bourgeois » au turbin pour leur apprendre la vie: une sorte de ré-éducation ?]

[Déduction hâtive et conclusion limpide] Voilà pourquoi [c'est aussi simple que ça ! ] des individus qui sont issus des classes défavorisées et qui, néanmoins, réussissent à percer, jouent un rôle si important : leur réussite permet d'entretenir l'illusion selon laquelle notre modèle méritocratique est toujours efficace. [Malveillance fétide qui ignore les chances réélles de réussite et les minimise au point de les qualifier d'illusion: ces propos démagogiques sont non seulement indignes, mais ils sont surtout ignobles, car décourageants et démobilisants et facteurs de haine sociale]

Si l'abolition des privilèges n'a pas mis fin aux inégalités, peut-on aller jusqu'à dire qu'elle fut, en elle-même, génératrice de nouvelles formes d'inégalités ?

L'abolition des privilèges se fonde sur l'idée que la loi doit être la même pour tous, qu'elle doit être générale dans sa source et dans son objet. De ce point de vue, on pourrait interroger le paradoxe que vous suggérez. Cette généralité de la loi ne laisse-t-elle pas aussi le champ libre à la constitution de nouvelles inégalités ? [Le philosophe lunaire croit ainsi que les inégalités ne seraient pas inhérentes à l'homme et qu'elles le font avancer: les travailleurs soviétiques, cubains ou chinois ont-il échappé à cette loi? Leurs régimes autoritaires ont-ils reussi à soumettre la nature profonde de l'Homme? ] C'est en partant d'un tel constat que l'on peut, par exemple, justifier des dispositions législatives qui poursuivent des objectifs de justice sociale en assumant, par rapport à leur objet, une particularisation relative. Je pense ici aux politiques dites de discrimination positive.

A titre personnel, je considère ainsi qu'il n'est pas illégitime, dès lors que la volonté politique n'est pas suffisante pour transformer en profondeur la manière dont se répartissent les honneurs et les richesses dans la société, d'introduire des dispositifs dérogatoires, temporaires, en faveur de groupes dont les membres voient, en raison de leur origine ou de leur identité, leurs chances de réussite sociale lourdement hypothéquées. [Ce sont des présupposés idéologiques qui font bien dans le rose du tableau des utopies et de la démagogie: les peuples s'y laissent prendre; c'est cyclique !]

En même temps, je suis conscient [bien !] que cela revient à légitimer un rapport à la loi qui est précisément celui que l'on a voulu renvoyer aux oubliettes lors de la Révolution française. [Le monsieur ne confondrait-il pas intention et nature?] C'est du reste ce qui rend le débat sur ces sujets toujours très délicat. On a beaucoup de mal, en France, à ne pas considérer la moindre entorse au principe d'universalité de la loi comme un privilège, et donc comme une injustice. [L'inverse est également vrai: les exceptions à la loi sont facteurs d'inégalité. Les négociations démocratiques sur le départ à la retraite ont amené à la fixation d'un âge théoriquement commun, mais ont aussi établi des aménagements confidentiels qui donnnt l'illusion de l'égalité. Savidan peut-il assurer que le mode de calcul des annuités ne crée pas déjà de privilèges nouveaux. C'est l'oeuvre des syndicats et la conséquence de leurs menaces. La gauche syndicale et politique est ainsi responsable de nouvelles inégalités devant la loi.]

Reste que la vérité est là [Savidan la détient !]: ce principe d'universalité de la loi n'a pas tenu toutes ses promesses car il n'a pas permis de fluidifier les rapports sociaux autant qu'on le croyait. [C'est de la candeur, voilà tout ! ... Ce philosophe-là entend appliquer des lois scientifiques à de l'humain. Navrant.] A cet égard, notre modèle, qui a permis une amélioration certaine des conditions, est aujourd'hui à bout de souffle, et notre société aussi sclérosée qu'à la fin de l'Ancien Régime. [ Ce n'est plus possible: Savidan est encarté au PS et observe la vraie vie dans les lugubres couloirs de la Rue de Solférino!] Les écarts de niveaux de vie se creusent et répondent à des logiques socialement identifiables. [La crise économique n'a manifestement pas passé la porte du PS] Un économiste, Edward Wolff, voyant la manière dont se répartit le surcroît de richesses produit depuis les années 1980, est même allé jusqu'à dire qu'on assistait à un "retour à Marie-Antoinette". [On peut tout dire et on n'a d'ailleurs pas encore tout dit: la preuve! On pourrait toutefois consacrer un peu de temps à démontrer ce bon mot?]

Les privilèges sont dénoncés avec une vigueur particulière dans le monde de l'entreprise. Comment analysez-vous ce phénomène ?

Pour beaucoup de salariés, l'entreprise apparaît effectivement comme un lieu où ce ne sont pas les plus méritants qui bénéficient d'un juste niveau de protection et de rémunération. [Notre philosophe est catégorique, mais outre cette affirmation péremptoire, il accorde la primauté au sentiment qu'on a des choses et donc à l'apparence, sur la réalité...] Et c'est de plus en plus vrai aujourd'hui. [affirmation également subjective et peu étayée: un sentiment développé -comme une rumeur- par la presse et l'opposition, mais qui n'offre d'autre certitude que d'être répandu] Quand on voit un patron qui coule plus ou moins son entreprise [il n'y a « plus ou moins » intérêt que dans un crâne d'oeuf, pourtant, mais c'est une 'brève de comptoir' au café du commerce ], touche un salaire et des avantages en nature [comme un bénévole d'asso] extrêmement importants [faisant une généralité d'une minorité d'odieux personnages, il ne fait référence qu'à quelques patrons de grandes entreprises mais jette le discrédit sur l'ensemble des petits], et, une fois licencié, part avec des indemnités exorbitantes, c'est moralement insupportable. [Un philosophe pacifiste qui relance la lutte des classes, c'est très tendance et … vertueux ! ]

Ce qui pose également problème, dans le monde de l'entreprise [bien connu des philosophes... ], c'est quand certains traitements de faveur n'obéissent pas à des logiques claires - la distribution des primes, par exemple. Ici, c'est surtout le côté arbitraire des décisions qui choque. [ La prime de sujétion dans la banque est-elle justifiée par une exposition à un danger, au froid, l'insalubrité, la situation géographique, de nuit, de dimanche ? Et pourtant, elle existe, mais choque-t-elle le philosophe vertueux ?...] Aucun de nous, en effet, ne s'offusque d'être traité avec des égards particuliers. Ce qui nous scandalise, en revanche, c'est quand nous ne comprenons pas pourquoi d'autres bénéficient de tels égards.

Autrement dit, nous sommes prêts à accepter certains privilèges - au sens où l'on parle de "client privilégié" - mais seulement à partir du moment où leur octroi obéit, en toute transparence, à une forme de procédure. [Est-ce bien le propre des privilèges ? En outre, un tel octroi par la violence syndicale est-il ce qu'évoque le camarade professeur ? Dans son flou artistique édifiant, fait-il allusion à la menace de la CGT de faire exploser des bombonnes de gaz sur les toits d'entreprises ?] Ce point permet de comprendre que la justice est affaire de redistribution et de reconnaissance. [La justice syndicale est-elle affaire de violence ?] Ce qui scandalise c'est, à travers l'avantage qui se trouve concédé à quelques-uns, le déni de reconnaissance que cela signifie pour les autres. [un avantage concédé sous la pression aux syndicats -et qui n'est évidemment pas rendu public- ne peut être vécu comme un déni de reconnaissance par les autres: tout ce passe dans leur dos, avec la complicité de la presse ]

Comment expliquez-vous la récurrence, dans le débat politique, de la référence aux privilèges, comme récemment lors des débats sur la réforme du statut des fonctionnaires ou sur la suppression des régimes spéciaux de retraite ?

On voit, à travers ces exemples, que le privilège n'est pas seulement une donnée mais aussi une question de perception. [En veillant au black-out sur les avantages accordés secteur par secteur, les syndicats cherchent-ils notre bonheur ou à entretenir leur commerce des inégalités cloisonnées ?] A une époque où le fait d'avoir un travail n'était pas problématique, la garantie de l'emploi dont bénéficiaient les fonctionnaires était justifiée par le fait qu'un fonctionnaire était, à niveau de diplôme égal, moins bien payé qu'un salarié du secteur privé. Or dans une société où, comme aujourd'hui, la précarisation de l'emploi est devenue un problème central, cet avantage est perçu comme un privilège illégitime parce que jugé exorbitant. [C'est faire peu cas du barrage que constitue le niveau des concours d'accès aux divers corps de la fonction publique. A lui seul, il justifierait de meilleurs salaires, et -a fortiori- si le service de l'Etat était encore reconnu comme un privilège…] Il est, dès lors, facile de dresser des catégories de la population les unes contre les autres. [Est-ce l'objectif de facilité de la philosophie et des philosophes ?]

Dans ce type de situation, il faut néanmoins garder en tête ce que le sociologue Robert Castel a appelé la "guerre des réformismes". Opère désormais un réformisme dont l'objet est purement "adaptatif" par rapport à l'évolution du système social et économique mondialisé, comme s'il s'agissait uniquement de mieux partager les fruits de la dégradation sociale. [Qu'ont-ils fait de la solidarité à gauche ? Dans le concubinage, la communauté, c'est pour le meilleur, mais ce n'est certainement pas pour le pire. Ce philosophe solidaire rejette la prise en compte collective de la dégradation sociale, "comme s' "il s'agissait de ça]. La loi de la solidarité sociale serait devenue illégale, si elle ne s'appliquait pas à tous, en fonction de ses possibilités ... ] Une politique du moins-disant social se met en place [ce professeur de philosophe cumulard et nanti profite de la crise pour faire la leçon, avec la même bassesse qu'un patron qui se casse avec le magot ou des indemnités indécentes] et, dans ce grand chambardement, les élites sociales et politiques font ce qu'il faut pour conforter ou renforcer leurs positions et leurs avantages. [Tous pourris, sauf un: Juju Dray Savidan. Il était temps que nos responsables collent à la réalité, mais notre philosophe poitevin est assez vicieux pour dévoyer les efforts entrepris dans le sens même qu'il préconise, et malgré les entraves de ses camarades impuissants, pour la seule faible raison que ce n'est pas la gauche qui passe à l'acte. L'amertume autorise-t-elle l'injustice ?

En somme, à quoi a-t-il servi que la gauche accède au pouvoir et s'y incruste ?
Pour ne citer que Mendès-France ou François Mitterrand, on se demande à quoi ils se sont employés, avec le renfort des communistes. Tant de vertu, pendant de si longues années, pour constater avec Patrick Savidan, homme de gauche désabusé, qu'on ne change pas l'homme par la politique? Alors, pouvons-nous miser sur la philosophie politique ? Savidan ne nous engage pas à engager le premier euro.

Mais qui est donc, au fait, l'insecte baveur?
Né en 1965, ce professeur de philosophie à l'université de ...Poitiers (en Poitou-Charentes !), a encore le temps de se forger une philosophie plus convaincante. Bien qu'il ne soit encore devenu que simple maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), où il enseigne la philosophie morale et politique, Patrick Savidan est également président de l'Observatoire des inégalités et directeur de la rédaction de la revue Raison publique. Il est l'auteur d'une somme prétendant "repenser l'égalité des chances": il était temps, en effet, alors que le PS exhorte les siens à se remettre au travail, à réapprendre à raisonner et à proposer les moyens de la sortie du marasme socialiste.
Le professeur Savidan a mieux à faire.
Il en est toujours à s'interroger sur les questions fondamentales auxquelles personne n'attend de réponse, sauf peut-être Juju Dray: « Avoir une Rolex est-il le gage d’une vie réussie ? Ne pas en avoir est-il le signe d’une vie ratée? » Une contribution essentielle qui assurément aidera le PS à se redresser et sauvera sans doute le premier Parrain de SOS Racisme.

En mai 2008, Monsieur Savidan observait que le revenu de solidarité active (RSA) est censé garantir que tout retour au travail donne lieu à une augmentation de revenu. Mais il critiquait que, pour financer ce projet de 13 milliards d’euros destiné à remplacer la plupart des minima sociaux (RMI, allocation de parent isolé, etc.), N. Sarkozy veuille redéployer notamment les fonds de la prime pour l’emploi (PPE), qui profite à 8,5 millions de ménages modestes. Patrick Savidan critique la politique de redistribution du gouvernement. Que reste-t-il de la solidarité nationale de Mendès France chez les réactionnaires socialistes actuels?
Monsieur Savidan n'a pas eu vent de la crise économique internationale qui s'est abattue sur ce vaste monde fin 2008, et n'a d'autre ambition, hormis sa carrière personnelle, que d'être le gardien du musée Jospin, lequel créa la PPE en 2001?

Alors que la gauche est absente au rendez-vous de l'Histoire avec la crise économique et financière, on peut aisément oublier les puissantes contributions du philosophe. Il reste toutefois que Savidan accuserait ainsi la France inégalitaire de souffrir de la même inertie que le PS. Les socialistes ne seraient qu'à l'image des Français. Pour les entraîner, ils ont pourtant fait un autre choix qu'eux et trouvé mieux.
Faut-il pour autant baver sur les seuls qui soient là ?

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