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lundi 13 juillet 2009

Un accord sur les licenciements ou l’usine saute !

Le dialogue social sent le gaz Après les séquestrations de patrons, une nouvelle étape dans les conflits sociaux ?

Les 366 salariés de l'entreprise New Fabris, spécialisée dans l'usinage de pièces automobiles et en liquidation judiciaire, réclament 30.000 euros d'indemnité par employé à PSA et Renault, clients à 90% de l'usine. S'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils menacent de faire sauter l'usine au 31 juillet.

Depuis le 16 juin et la mise en liquidation judiciaire , ils occupent en permanence le site et ont indiqué avoir installé des bouteilles de gaz.
«Les bouteilles de gaz sont dans l'usine. Tout est prévu pour que ça saute» en l'absence d'accord au 31 juillet stipulant que chaque salarié recevra 30.000 euros de PSA et Renault, a déclaré dimanche Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE de l’usine basée à Chatellerault (Vienne) en Poitou-Charentes. «On ne va pas laisser PSA et Renault attendre août ou septembre pour récupérer les pièces en stock et les machines encore dans l'usine (...) Si nous, on n'a rien, eux n'auront rien du tout», a-t-il poursuivi.

Radicalisation : New Fabris s’inspire du précédent de Cellatex

Prise d’otage des dirigeants, occupation des lieux de travail, destruction du matériel, menaces sur la nature... Au cours de ces dernières années, les conflits sociaux se sont radicalisés. Les
séquestrations des patrons de Duralex en 2006 sur le site de Rive-de-Gier (Loire), de l'entreprise Kléber-Michelin de Toul en février 2008 ou de Sony France par les salariés de l'usine de Pontonx-sur-l'Adour en mars 2009 sont des exemples parmi d’autres.
Les salariés de l'usine Daewoo de Mont Saint-Martin (Meurthe et Moselle), avaient déjà eu recours à la menace à la pollution en 2002 pour lutter contre le dépôt de bilan de leur entreprise.

La menace des salariés de New Fabris rappelle un autre conflit mené par la CGT

Le 5 juillet 2000, les 153 salariés de filature de rayonne Cellatex de Givet dans les Ardennes avaient menacé de polluer la Meuse avec de l'acide sulfurique faute d'indemnités suffisantes.
Le 17 juillet, furieux de la modicité des indemnités qu'on leur proposait, des ouvriers jetèrent dans un ruisseau semi-canalisé au fond du site industriel, et qui rejoint la Meuse, 5.000 litres d'acide sulfurique coloré en rouge. Autour de l'usine, les employés de la Direction départementale de l'équipement, protégés par un cordon de CRS, réussissent immédiatement à contenir l'acide dans le petit canal, évitant ainsi toute pollution importante. Ce coup d'éclat mena à un protocole d'accord qui leur accorda un régime de congé de conversion de 12 mois payés à 80% pour tous, approuvé le 20 juillet à l'unanimité des ouvriers.

L'accord garantit le niveau de revenus des ouvriers pendant deux ans ainsi que 12 mois pour suivre des stages de reconversion. Enfin chacun reçoit une prime de licenciement de 80.000 francs (12.000 euros). Le 17 juillet 2000, lors du coup de colère des ouvriers, il leur était simplement proposé une prime compensatoire salariale de 2.500 francs (381 euros) par mois pendant 24 mois pour ceux qui trouveraient un CDI moins payé, expliquait alors le secrétaire du comité d'entreprise.

Les clients de New Fabris tentent le coup à leur tour


  • La direction de PSA Peugeot-Citroën a déclaré "ne pas avoir à se substituer aux actionnaires ou à l'Etat". "Nous avons montré au liquidateur que nous étions prêts à reprendre le stock, cela ferait de l'argent soit pour l'Etat qui est le premier créancier, soit pour les salariés", a poursuivi la direction, alors que la valeur des pièces fabriquées et stockées dans l'usine est estimée à 2 millions d'euros.
  • A la direction de Renault, on met en avant les efforts du constructeur en faveur de New Fabris depuis sa mise en règlement judiciaire, "sous forme de maintien des commandes et d'avances de trésorerie". "Nous avons essayé aussi de susciter des offres de repreneurs potentiels, mais aucun ne proposait de solution pérenne", ajoute l'entreprise.
    Face à la demande des salariés, Renault renvoie aux négociations entre les salariés de l'équipementier et l'administrateur judiciaire.

    Les salariés demandent la médiation du ministre
  • Mardi, le groupe PSA a indiqué «refuser totalement le versement d'indemnités supra-légales». «PSA est un client et n'a pas à se substituer à l'actionnaire ou à l'Etat», a affirmé Pierre-Olivier Salmon, porte-parole du groupe, qui a en outre précisé avoir «assuré financièrement durant la période d'observation de New Fabris» et l'avoir «aidé à retrouver un repreneur», sans succès.
    Le syndicaliste estime lui que le constructeur les a «lâchés»: «Depuis plusieurs années, ils ne nous commandaient plus de nouvelles pièces. Ils nous commandaient des pièces en fin de vie. On sentait qu'ils allaient se désengager mais pas si rapidement», a-t-il commenté.
    2 millions d'euros de pièces en stock .

  • Pour tenter de négocier l'indemnité, trois cars, soit environ 150 salariés, se sont rendus mardi dernier à la direction de PSA et une délégation similaire se rendra à la direction de Renault jeudi prochain, a dit M. Eyermann. Les salariés ont également rendez-vous au ministère de l'emploi le 20 juillet. «On va demander au ministère de faire pression sur PSA et Renault qui ont reçu des aides de l'Etat», a-t-il ajouté.
  • Ils contournent ainsi leur présidente de Région, Désirdavenir Royal, dont ils semblent faire aussi peu cas que de ses débats participatifs…

    La question reste posée de savoir pourquoi cette région Poitou-Charentes subit tant de liquidations judiciaires.
    La CAMIF n'a pas eu la chance d'Heuliez sauvée par le tribunal.
    -> Bizarrre encore le cas de la société Frigeline, 159 salariés, du groupe de transport La Roche-Peltier, qui a été placée mercredi 3 juin 2009 en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Niort. L'amère Royal n'est-elle pas une adepte de la mise au frigo ?

  • Christian Estrosi ne recevra pas les salariés de la société New Fabris, en liquidation judiciaire, si ceux-ci continuent de menacer de faire sauter l'usine. Le ministre, qui a prévu de rencontrer le 20 juillet les représentants des salariés du sous-traitant automobile, a déclaré : "Je ne reçois pas sous le coup de la menace. Si les salariés continuent, je ne les recevrai pas."

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