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lundi 4 mai 2009

Hadopi: PaSiDupes doit maintenant voler au secours des artistes de gauche

Sa Cynique Majesté Royal se traînera-t-elle à nouveau à genoux?
Trilobite (Ere primaire)

Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, Pierre Arditi et Michel Piccoli ont en effet dénoncé l'attitude des socialistes dans le débat sur le projet de loi Création et Internet ! D'un coup l'agence de presse britannique a plongé ce matin le PS du permien dans le silurien inférieur.

Dans une lettre ouverte publiée lundi par "Le Monde", ce quarteron d'artistes séditieux a accusé les socialistes d'être les "avocats du capitalisme débridé"! PaSiDupes écrivait avec justesse que, dans son aveuglement anti-sarkozyste, la presse militante était prise à contre pied par ceux mêmes qu'elle prétendait soutenir et qu'elle croyait derrière elle. Or, voilà qu'elle s'insurge: ça sert à quoi qu'elle se décarcasse?

Quelle faute a donc encore commis la bande Aubry?

"Vous avez perdu notre soutien", lancent les chanteurs et comédiens dans leur lettre adressée à la première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, après le refus du PS de voter la loi Création et Internet.

"La gauche, notre famille , c'était le refus d'un ordre purement marchand. C'était la protection du faible contre le fort. En particulier pour la culture. En ne les abandonnant pas à la seule loi du marché, la gauche avait sauvé les artistes dans notre pays", expliquent-ils.

"En vous opposant, à l'occasion de la loi Création et Internet, à ce que des règles s'imposent aux opérateurs télécom -comme vous les aviez imposées naguère aux opérateurs de télévision et de radio- pour qu'ils cessent de piller la création, vous venez de tourner le dos de manière fracassante à cette histoire commune", accusent les chanteurs Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, ainsi que les comédiens Pierre Arditi et Michel Piccoli.

Les socialistes, ajoutent-ils, étaient "la résistance à la déréglementation, à la loi de la jungle et du plus fort qui assassine la diversité culturelle". Ils sont devenus, déplorent les signataires, "les avocats du capitalisme débridé contre les droits des artistes à l'heure du numérique". Diable: au poignet de Titine Aubry verrons-nous bientôt une Rolex ?

"Souvenez-vous-en: le droit d'auteur est un droit de l'homme. [Faux !] Ce n'est pas parce que les PDG des nouvelles multinationales portent des jeans et des tee-shirts que leur âpreté et leur cupidité sont moindres", tonnent 'grave' les artistes. "Quand vous redeviendrez de gauche, vous saurez où nous trouver", concluent-ils, pleins d'illusions.


Voici le texte intégral de cette lettre ouverte (Lien LeMonde -téléchargement gratuit, pour une fois) :

Madame la Première Secrétaire,
Depuis toujours nous avons soutenu la gauche. Chaque fois que vous avez fait appel à nous, nous avons répondu présent. Pas par devoir. Moins encore par intérêt. Par désir et par conviction.
La gauche - notre famille - c'était le refus d'un ordre purement marchand. C'était la protection du faible contre le fort. En particulier pour la culture. En ne les abandonnant pas à la seule loi du marché, la gauche avait sauvé les artistes dans notre pays. C'était vrai, en particulier, des dispositions prises sous François Mitterrand. Ceux de nos voisins qui n'ont pas fait ce choix-là n'ont plus de cinéma ni de musique.
En vous opposant, à l'occasion de la loi "Création et Internet", à ce que des règles s'imposent aux opérateurs télécommunications (comme vous les aviez imposées naguère aux opérateurs de télévision et de radio) pour qu'ils cessent de piller la création, vous venez de tourner le dos de manière fracassante à cette histoire commune.
Vous étiez la résistance à la déréglementation, à la loi de la jungle et du plus fort qui assassine la diversité culturelle. Vous êtes désormais, par l'effet d'une étrange ironie de l'histoire, les avocats du capitalisme débridé contre les droits des artistes à l'heure du numérique.
Souvenez-vous en : le droit d'auteur est un droit de l'homme. Ce n'est pas parce que les PDG des nouvelles multinationales portent des jeans et des tee-shirts que leur âpreté et leur cupidité est moindre. Pour être cool en apparence, le capitalisme numérique n'en est pas moins sauvagement prédateur ! Héraclite nous enseigne : "le Peuple doit combattre pour ses lois comme pour ses murailles".
En faisant échec au vote de cette loi à l'Assemblée vous nous avez adressé un message de rupture. Par la présente, nous en accusons réception.
Vous avez perdu notre soutien - peut-être n'est-ce pas si grave après tout ? Mais il nous semble aussi, et cela est plus fâcheux, que vous avez également perdu votre âme.
Quant à nous, nous restons de gauche, comme ça, quand vous le redeviendrez, vous saurez où nous trouver.
Veuillez croire, Madame la Première Secrétaire, en l'expression de nos salutations attristées.
Pierre Arditi, Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, Bernard Murat, Michel Piccoli

Le débat sur le projet de loi Création et Internet

Les réseaux de l'opposition ont fait flèche de tout bois
  • Des anti-sarkozystes primaires s'étaient signalés le 9 avril 2009.
    Dans une « Lettre ouverte aux spectateurs citoyens » (fortement connotée), parue dans le quotidien Libération (encore!), le journal Le Monde titrait ni plus ni moins: « 'Appel contre « un énième dispositif répressif' »
    Les signataires n'étaient pourtant que 13 (seulement 13) réalisateurs, acteurs et producteurs de cinéma qui dénonçaient la loi Création et Internet. Ils jugent « démagogique, techniquement inapplicable, bêtement ignorante des nouveaux procédés de téléchargement et purement répressive ». Ils y voient un « rendez-vous manqué » et réclament « des réponses positives » au « nouveau défi » posé par les nouvelles technologies. Ce n'était qu'un projet mais ils espéraient peser sur le vote des élus.
    Parmi les signataires, les réalisateurs Chantal Akerman et Christophe Honoré, les acteurs Victoria Abril, Catherine Deneuve ou Louis Garrel (fils et petit-fils de...), le producteur Paulo Branco.

  • Forts de ce puissnt parti-pris de 13 artistes, les journalistes militants s'étaient insinués dans le débat derrière les élus socialistes, mais ils déchantent aujourd'hui sous le nombre des sifflets et la pluie de tomates des camarades intéressés.
  • Puis, le 22 avril 2009, la très militante UFC-Que Choisir, le collectif (!) Pour le Cinéma, l'ISOC France, la Quadrature du Net et le SAMUP ont publié une lettre ouverte aux parlementaires pour qu'ils rejettent le projet de loi Création et Internet jugé dangereux et obsolète. (lien vers le texte )
  • Le débat a repris le 29 avril à l'Assemblée Nationale dans une ambiance électrique entre la majorité et l'opposition, trois semaines après la manipulation socialiste qui a permis le rejet surprise du texte par les députés. Les députés de la majorité étaient très mobilisés pour faire payer à la gauche éthique son abus de confiance du 9 avril, principale raison du rejet du texte.
  • Un mois plus tard, désavoués par une majorité d'artistes de gauche, les manipulateurs citoyens s'appuient désormais sur les quelques voix discordantes de la majorité plurielle !

    Le projet de loi vise à éduquer les usagers au respect de la création artistique
    La gauche passe encore à côté d'une occasion d'appliquer sa théorie de la prévention
    Plutôt que d'éduquer l'opinion au respect de l'oeuvre artistique et des créateurs, les gauches politicienne et médiatiques encouragent la « désobéissance » civile. Les élus socialistes à courte vue croyaient se rallier la jeunesse en caricaturant le projet de loi en dispositif "liberticide".

    Le PS et sa presse s'opposent évidemment au projet.
    Ils présentent en effet le projet comme une machine infernale de "riposte graduée" menaçant jusqu'aux petits internautes qui téléchargent illégalement de la musique ou des films. Mais, non seulement ils excluent les créateurs de la « république du respect », mais ils terrorisent Momo et Brenda en brandissant le risque de coupure de leurs accès Internet pour une durée de deux mois à un an ! Tremble jeunesse !

    La presse militante dénature aussi l'esprit du projet en affirmant que le dispositif a été renforcé contre tous les petits téléchargeurs défavorisés (et non pas en faveur des artistes), le 27 avril en commission avec la réintégration dans le texte de la "double peine" instituée par les sénateurs: même l'internaute occasionnel sera traqué et devra continuer à payer son abonnement en cas hautement improbable de suspension de son accès.

    Mais la presse partisane n'a réussi qu'à provoquer une levée de boucliers courriers
  • Sous la forme de lettres ouvertes de protestation, des artistes de tous horizons, se sont adressés au PS, sans l'intervention Che-Besancenot, facteur intermittent du spectacle politique. Après les professeurs menacés des 35 heures dans les établissements scolaires, le PS s'en prend donc à une autre fidèle clientèle, les artistes, créateurs et interprètes. Que ce soit le PS de Sa Cynique Majesté Royal ou celui de Martine Aubry, de Delanoë à Fabius et Hamon, les socialistes font le vide et bâtissent l'après-sarkozysme rêvé par ce bouffon de Joffrin (Lire PaSiDupes) qui fait la tournée des media comme d'autres des bistrots, répandant ses « brèves de comptoir ».

    Les parlementaires socialistes ont insisté pour affirmer que le projet ne rapportera "pas un euro" à la création culturelle, mais les quatre artistes « désobéissants citoyens » réclament cet euro et les autres: Madame Gréco craint en effet pour son pouvoir d'achat, mais Libération et le PS se moquent des fins de mois du communiste Piccoli.

    Or, Jack Lang votera en faveur de la loi Hadopi (lien)

    Lire aussi l'article de PaSiDupes sur les autres 150 pétitionnaires et la lettre ouverte des Bedos et compagnie. (lien)

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