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samedi 10 janvier 2009

Le rôle de l’opposition consiste-t-il à distiller la peur et la haine ?

Plus sûrement que la crise, les mauvais sentiments de la gauche pèsent sur les Français

A tous les démocrates qui ne voudraient pour rien au monde acheter Le Figaro Magazine, PaSiDupes participe à la défense de leur pouvoir d’achat et leur propose une saine lecture, celle de l’éditorial d’Alexis Brézet, en date du 10 janvier 2009:
Le radical et le ridicule
On dira que c'est de bonne guerre. On dira, avec François Mitterrand, que « le métier de l'opposition est de s'opposer ». On dira que les socialistes, après les déchirements de leur congrès, auraient tort de bouder cette occasion de refaire - contre Nicolas Sarkozy - un semblant d'unité. Il n'empêche. A l'heure de la crise économique et des tensions internationales, il est permis, sans céder à l'esprit partisan, de voir dans la guérilla politique systématiquement entretenue par le PS quelque chose de dérisoire et, pour tout dire, d'indécent.
C'est une chose, en effet, de faire feu de tout bois, c'en est une autre de faire fi de toute bonne foi. C'est une chose de contester, fût-ce vigoureusement, un certain nombre de projets gouvernementaux (sur le travail dominical ou l'audiovisuel, une partie de la majorité ne s'en prive pas), c'en est une autre de jouer la rue contre le pouvoir et d'attiser le feu des conflits sociaux. C'est une chose de critiquer l'action, ou la personne, du président de la République, c'en est une autre de le peindre en diable de carnaval, en épouvantail pour effrayer les enfants.

Résumons: Nicolas Sarkozy, nouveau Poutine (la comparaison est d’Amaud Montebourg), dévoré par son « ego » (le mot est de Laurent Fabius) céderait à la « tentation autoritaire » (Jean-Marc Ayrault dixit) en foulant aux pieds rien de moins que la liberté de l'information, l'indépendance de la justice et les droits du Parlement ! En réponse à ces menées liberticides « jamais vues depuis Charles X (!) » (Ayrault, encore), la Résistance socialiste promet donc à la droite « le Vietnam » dans la rue et « l'enfer » à l'Assemblée ! D'opposition radicale à opposition ridicule, il n'y a qu'un pas...

Car enfin, s'agissant par exemple du drame de Gaza, même l'anti-sarkozyste le plus enragé reconnaîtrait au président de la République le mérite d'avoir essayé. Sans trop se forcer, il pourrait même concéder que le chef de l'Etat a un tant soit peu contribué à faire bouger les lignes dans le sens de l'apaisement. Pas Martine Aubry ! Sarkozy, déclare-t-elle, a eu tort de dire que l'intervention militaire d'israël était inacceptable et aussi que tout était de la faute du Hamas, ce qui est pourtant la tragique vérité. Tort de ne pas s'en remettre à l'ONU, qui dans son premier projet de résolution avait simplement oublié d'évoquer les tirs de missiles palestiniens. Tort de ne pas se ranger sous la bannière de la présidence tchèque, qui a commencé par prétendre qu'il n'y avait pas de victimes civiles à Gaza. Tort, c'est un comble ! de ne pas avoir attendu les Américains...
Et la grande affaire du droit d'amendement, voilà bien une autre blague ! Tous les constitutionnalistes, de droite ou de gauche, reconnaissent que la révision issue des travaux du comité Balladur accorde au Parlement des droits comme il n'en a jamais eus. Du partage de l'ordre du jour au statut de l'opposition, pas moins de 10 mesures nouvelles consacrent l'extension des prérogatives du législatif face à l'exécutif.
Personne n'avait jamais contesté, y compris au PS, la nécessité d'équilibrer la quasi-suppression du couperet du 49-3 par un mécanisme permettant d'éviter -qu'une poignée de députés puissent bloquer indéfiniment l'institution parlementaire. Qu'importe ! Nos nouveaux Mirabeau défendront jusqu'à la mort leur droit imprescriptible à produire à la chaîne, par la grâce informatique du copier-coller, des milliers d'amendements plus absurdes les uns que les autres.


Mais c'est avec la bataille obsessionnelle contre le « paquet fiscal » que l'on atteint les sommets de l'irréalisme et, il faut le dire, de la désinformation. Les socialistes jugent le plan de relance insuffisant. C'est leur droit. Ils veulent davantage pour la consommation. Oublions 1981 (Lire PaSiDupes) et admettons. Mais comment peuvent-ils soutenir sérieusement que c'est en suspendant la fameuse loi Tepa, votée par la droite durant l'été 2007, que l'on financera l'augmentation massive des salaires, des re traites et des transferts sociaux ?
Car il faut savoir de quoi l'on parie. Veut-on supprimer les
heures supplémentaires ? Soit il n'y en a plus et la mesure ne rapportera rien, soit il y en a encore et ce serait une curieuse manière d'encourager la consommation des salariés modestes. Veut-on rétablir les droits de succession, et supprimer la déductibilité des emprunts immobiliers ? Jolie façon d'aider les classes moyennes et de soutenir l'activité. Veut-on en finir avec le « bouclier fiscal » qui garantit à chaque contribuable de ne pas payer au fisc plus de la moitié de ce qu'il gagne ? Sa suppression ne rapporterait jamais que 500 millions d'euros, et elle achèverait de décourager les plus riches d'investir dans l'économie qui en a tant besoin.
Tout cela,
Martine Aubry le sait bien, comme elle sait aussi que la France vogue allègrement vers un déficit de 80 milliards et une dette de 70 % du PIB. Le PS, dit-on, fait de la politique. Retrouvera-t-il le chemin du pouvoir en tournant le dos à la culture de gouvernement ?

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