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mardi 11 décembre 2007

Les professeurs et le devoir de réserve

Combien d'anti-réformistes nuisibles comme lui?
Jérôme Valluy, enseignant à la Sorbonne condamne les anti-blocages. Meneur d'étudiants bloqueurs de son lieu de travail? Son argumentation? C'est là aussi le problème...
Il "ne pense pas que la stigmatisation des actions de « blocage » des universités par les étudiants soit le reflet de valeurs démocratiques". L'université française va bien, puisque la justification des blocages par ce maître de conférence se fonde simplement sur le fait qu'il en a toujours été ainsi! "Le « blocage », sous des formes diverses et variées, à [a] toujours fait partie du répertoire d'action dans ces luttes progressistes qui bénéficient aujourd'hui à tous : personne ne conteste le principe des manifestations de rue qui pourtant, et inévitablement, « bloquent » la circulation routière." 'Personne ne conteste le principe des manifestations de rue qui pourtant, et inévitablement, « bloquent » la circulation routière', c'est lui qui le dit… Puisque 'toujours' est pour lui un argument passéiste imparable, il faut qu'il sache que 'de tous temps' des affrontements ont opposé des étudiants, au Quartier Latin, par exemple.
Sans espoir, son argumentation se développe au même niveau. " Toute action de grève dans la fonction publique a nécessairement pour effet de « bloquer » l'accès des usagers à certains services publics (transports, communication, écoles, etc.)" Selon ce brillant intellectuel, le blocage est une conséquence inéluctable de la grève et, en cela, serait pour autant tolérable! Le raisonnement n'est-il pas saisissant? Mais ce n'est pas tout.
"Chaque fois que des enseignants font grève ils réalisent un « blocage » en interdisant à la totalité de leurs étudiants ou élèves de suivre des enseignements : peut-on admettre ce pouvoir de blocage des enseignants et le refuser aux étudiants ?" La question -en apparence pertinente, mais surtout séduisante- n'est-elle pas plutôt de savoir, d'une part, de quel droit des enseignants du service public peuvent priver leurs étudiants de leur droit à étudier, et d'autre part en quel honneur des étudiants refuseraient l'enseignement qui leur est proposé en usurpant un droit qui ne leur est pas reconnu. En suggérant l'alignement de la situation des étudiants sur celle de leurs profs, Jérôme Valluy préconise-t-il que les journées de grève soient retenues sur les bourses étudiantes, comme elles le sont sur les traitements de leurs maîtres?
Dans la même veine, il s'enlise. "La CGT et d'autres syndicats seraient-ils aujourd'hui contre le droit de grève des enseignants ? Il serait très étonnant qu'après avoir contribué au blocage du pays tout entier, au moment des grèves dans les transports publics, des syndicats puisse répondre positivement à ces deux questions. " Cette question ne torture que l'esprit perturbé de ce maître de conférence manifestement arrivé à ce poste du fait de son engagement politique: la puissance de son raisonnement laisse pantois. Car les étudiants ont tenté d'imposer leur soutien aux bloqueurs des transports, mais ceux-ci n'en n'ont pas voulu! Exiger de la CGT un renvoi de l'ascenseur tient du schéma obsolète ou du fantasme.
Le MdC s'égare et s'enfonce. "Si les réponses sont négatives, il faut alors reconnaître que la stigmatisation, par certains collègues, des « blocages » étudiants est, politiquement, de nature réactionnaire." C'est l'insulte suprême! Pourtant, le refus des universitaires radicaux de toute réforme depuis des générations n'est-il pas le comble de la réaction? Le conservatisme a bel et bien changé de camp, mais notre Jérôme de choc ne s'est aperçu de rien et personne ne lui a dit! PaSiDupes se flatte de contribuer à son ouverture d'esprit et à son recyclage.
Jérôme Valluy n'en a encore pas fini. Il a des aigreurs et le fait savoir, comme si ça nous intéressait. Faisant allusion à des opinions de collègues mieux inspirés, publiées par Le Monde et rediffusée par la CGT Paris 1, il s'en prend aux camarades qu'il juge comme des 'faux frères' pour avoir accepté les promesses gouvernementales sur la loi LRU depuis longtemps signée par l'UNEF. "C'est un geste classique des anciens socialistes, communistes ou trotskystes, faisant avancer aujourd'hui la deuxième moitié de leur carrière universitaire, installés dans les institutions et ayant acquis des positions de pouvoir dans l'appareil universitaire et/ou syndical, de disqualifier toute forme d'opposition ou de perturbation au nom et à l'aune des seules vraies luttes sociales qui sont celles auxquelles ils ont participé dans leur jeunesse." Ne soyons pas désagréable en rappelant respectueusement que ce MdC, quelques lignes seulement plus haut, faisait référence aux actions de ses anciens pour justifier ses propres archaïsmes. L'argumentaire de ses prises de position n'est pas de nature à promouvoir sa carrière. On connaît des publications d'une plus grande tenue…
Jérôme Valluy hausse le ton. Ses meilleurs collègues sont la cible de ses reproches. "Les collègues précités font ainsi de leurs luttes de jeunesse à la fois un geste titanesque et un moment irénique où la mobilisation sociale aurait pu se faire sans contraintes ni violences, de manière intellectuelle et délibérative, portée par la seule force argumentative des militants engagés. Non seulement cette reconstruction de l'histoire des luttes étudiantes est sociologiquement fausse (et pour tout dire d'une niaiserie pitoyable), mais elle est aussi méprisante à l'égard des nouvelles générations d'étudiants. Ceux-ci sont implicitement présentés comme des décérébrés incapables de soutenir des débats de fond sur les enjeux politiques de la réforme contestée, obnubilés par le « blocage » et incapables même de choisir lucidement les moyens adéquats pour agir efficacement en fonction de la conjoncture historique et politique dans laquelle ils se trouvent. Ce discours d'anciens combattants revendiquant pour leur génération le monopole de la science et de la vertu militantes et refusant aux suivantes de choisir les moyens qu'elles jugent adaptées à leur situation est une autre dimension de cette réaction « de gauche »". On lui manque de respect au jeune Jérôme. Après tout, il revendique la grève historique qu'on lui refuse. N'a-t-il pas droit à son Mai 68 à lui, en Novembre 2007? Il veut sa part d'Histoire et dire à ses petits-enfants qu'il y était. Pathétique!
"Le mouvement a subit [sic] une conjonction de facteurs défavorables dont certains disparaissent depuis quelques jours : la grève des transports paralysait les déplacements nécessaires au développement du mouvement notamment dans les grandes villes." Et le voilà victime non consentante des blocages… Un cas, ce Jérôme!
Il est bien mal dans sa peau, le petit jeune homme. Il a aussi souffert de ce que "les luttes sociales dans d'autres secteurs (régimes spéciaux, fonction publique,…) ont détourné les regards du monde universitaire", et de sa personne. Les luttes sociales lui nuisent donc autant que les travailleurs: que n'est-il 'anti-blocage'! Ainsi les luttes syndicales ont l'inconvénient de détourner des luttes politiques!
Que d'amertume! Il débite son chapelet de griefs de comptoir. "L'inféodation officielle des mass médias au pouvoir exécutif et au vœux [sic] du Président de la République de ne pas relayer les protestations étudiantes, a exclu le mouvement de toute médiatisation objective". Ca manquait!

Le frustré a tout compris et nous explique encore:"Les intérêts électoraux à court terme du parti socialiste, jouant sa survie dans les prochaines élections municipales, l'ont amené à se positionner contre le mouvement et a entraîner ceux qui sont aujourd'hui dépendants de lui ou qui veulent faire carrière chez lui, notamment l'UNEF." Jérôme nous fait une mauvaise pub: il a lu PaSiDupes, ce n'est pas possible! Mais ne boudons pas notre plaisir à le lire. Je vous propose encore ceci qui vaut son pesant de cacahuètes. "La réforme favorisant une sorte de bonapartisme de gouvernance des universités au profit des Présidents et, indirectement, des mandarins qui pourront composer avec eux font de ces acteurs les fers de lance du gouvernement dans la répression des oppositions à cette réforme… ceci souvent, dans les AG, en l'absence des plus gradés d'entre nous : les « Professeurs d'Université » (PU) dont les fins de carrières sont moins menacées et qui laissent les étudiants, Doctorants, ATER, Moniteurs et Maîtres de conférences [MdC] assumer l'essentiel de la mobilisation pour défendre une conception de l'université dont les PU ont pourtant eux-mêmes bénéficié depuis des décennies." De la graine de PU, non! Pas sûr, tout compte fait…
Il s'échauffe toujours davantage. "Les focalisations de certains sur la levée des blocages étudiants ressemblent, dans ce contexte sensible de démarrage (en deuxième phase), à une entreprise de casse symbolique et politique de la même nature que l'appel aux forces de l'ordre contre les étudiants." De même nature? On ne peut pas mieux, en effet!

Ce n'est pas tout. Plus que l'avenir des étudiants, c'est son gagne-pain qui est menacé. Il sait -confusément, bien sûr- que son incompétence le destine à un siège éjectable. "La quasi-totalité des enseignants précaires et peu gradés sont statutairement menacés par cette réforme, et une grande partie des plus gradés le sont aussi lorsque leur spécialité pédagogique et scientifique ne relève pas des critères de financement politiquement favorisés par le gouvernement." La connaissance de son niveau intellectuel n'a peut-être pas encore atteint le ministère, mais s'il avait lu la loi LRU il saurait que la menace qui pèse sur lui est locale, du fait de l'autonomie des universités et qu'à la Sorbonne sa réputation n'est plus à faire! On comprend donc aisément que ses étudiants ne perdaient pas grand chose de ses cours avec le blocage.
Jérôme Valluy est une tête pensante de l'université, que le monde ne nous envie pas. Le monde ne nous envie pas notre université, ou Jérôme Valluy? Je vous laisse juges.

Ce qui ne fait pas de doute, en revanche, c'est que certains enseignants n'élèvent pas le niveau des jeunes qui leur sont confiés et que discrétion et neutralité s'imposent encore plus qu'aux autres à ceux-là.

N.B. Indymedia reproduit l'intégralité de la prose de Jérôme Valluy (ou d'un de ses étudiants de 1ère année)

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