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mercredi 19 décembre 2007

Encore grève, cette fois dans la fonction publique le 24 janvier

La grève, recours ultime ou préalable?
La dérive de la grève est-elle un signe de maturité d'une nation? Déjà la notion de 'nation' est le cadet des soucis des syndicats catégoriels qui sont axés sur le maintien des avantages corporatistes et paradoxalement revendiquent le maintien des privilèges. Foin donc de la collectivité et du déficit budgétaire!
Pendant que le privé fait chauffer la marmite, les syndicats organisent le blocage du pays. Toutes les corporations du public auront droit tour à tour à leur grève. Les syndicats peuvent-ils faire moins pour la fonction publique que pour les transports? Dans une famille, même désunie, les parents veillent à ce que chaque enfant ait sa juste part et singulièrement celui qui subit un retard mental ou souffre d'une déficience physique
La plus mal en point sera pourtant servie en dernier. Les transports, comme l'énergie, sont les enfants gâtés par les parents dominés par les plus forts et les plus exigeants. Les gouvernements n'ont pas assuré l'égalité entre tous. Il semble bien que certains sont préferrés à d'autres. Ceux qui disposent de moins de moyens et qui ont été élevés dans l'idée du service de la communauté n'osent pas autant réclamer. Ils sont donc négligés. Les Cosette de l'Etat auront-elles leur heure? Les grandes sœurs les ont-elles déjà dépouillées des derniers biens dont dispose la famille? Que reste-t-il à redistribuer?
Six syndicats de fonctionnaires sur huit ont appelé mardi à une grève le 24 janvier pour obtenir une revalorisation globale des salaires et protester contre "l'individualisation" proposée par le gouvernement, ont indiqué les syndicats. Pour ces derniers ce n'est pas à chacun selon ses besoins, mais tout, tout de suite, pour tous.
Les fédérations (FSU, CGT, Unsa, Solidaires, FO, CFTC) "appellent sur leur plateforme commune à l'action, le 24 janvier 2008, par la grève et les manifestations", un jeudi comme d'habitude. Inconscients du paradoxe de leurs déclarations, car figés dans leur culture du conflit, ils exigent à la fois "l'ouverture de réelles négociations", mais posent un préavis de grève en gage de leur volonté de dialogue! Autant dire qu'ils plantent le couteau dans la table des négociations. La pierre d'achoppement est la valeur du point d'indice et la refonte globale des grilles indiciaires: il s'agit de permettre le "rattrapage des pertes de pouvoir d'achat", ont-elles indiqué dans un communiqué commun, à l'issue d'une réunion intersyndicale au siège de l'Unsa, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Six syndicats, ça paraît beaucoup, mais ils se ressemblent tellement, les cousins-germains, qu'il y a soupçon de consanguinité et afaiblissement du sang. S'il rest rouge, il n'est ni pur, ni vif.
Lors d'une séance de négociations (qui n'étaient donc pas de "réelles négociations"… mais qu'est-ce qui fait qu'elles sont "réelles" ou non?) lundi entre le gouvernement et les syndicats, le gouvernement a proposé de mettre en place pour les fonctionnaires un dispositif de "garantie individuelle du pouvoir d'achat", provoquant une forte déception des syndicats, partisans d'une augmentation générale des traitements des quelque 5 millions de fonctionnaires français, payés par l'Etat (et les contribuables), comme la SNCF ou la RATP. Pour les six syndicats, les propositions du ministre "ne sont pas acceptables tant sur (?) la forme que sur le fond". La phrase magique qui les ravit.
"Ces pseudo-négociations ne peuvent (..) nous convenir car elles portent atteinte de façon frontale aux principes même de la négociation collective des salaires dans la Fonction publique, pour les remplacer par une individualisation des rémunérations", ajoute le communiqué. Ainsi, les "réelles" négociations s'opposent aux"pseudos" négociations. Celles-ci sont celles qui ne sont pas menées par les syndicats, mais par le gouvernement. Il est pourtant le représentant désigné de l'ensemble des Français qui ont démocratiquement élu le Président de la République, non pas à main levée, mais à bulletin secret. Les syndicats, qui ne représentent que la portion (de plus en plus congrue) des seuls travailleurs, entendent imposer leurs vues à la majorité, par la force, si tel est leur bon plaisir, comme le préavis de grève le laisse déjà augurer.
Les six entendent dicter leurs règles. "On est dans une situation où pour pouvoir négocier convenablement, il faut créer un rapport de force", a estimé Gérard Aschieri (FSU), en expliquant que "le personnel n'aurait pas compris qu'on attende". Gégé Aschiéri n'a toujours pas mesuré le degré d'écoeurement qu'il a suscité chez les enseignants. Ils se sentent bernés par la FSU qu'il dirigeait déjà lors des négociations calamiteuses qu'il mena sur le régime des retraites des enseignants. Pour eux point de treizième mois, ni de prime de pénibilité, alors que les collèges sont devenus ingérables et les profs sont exposés aux jets de quolibets, d'insultes ou de crachats. Certains se font poignarder mais ces cadres bénéficient de longues vacances au camping pour tout baume à leurs plaies morales et physiques. Et le mépris de leurs élus syndicats ou politiques, en prime (la seule), comme si celui des parents ne suffisait pas.
Considérer comme augmentations de salaire les progressions de carrière à l'ancienneté relève de l'indécence. Leurs vacances, les enseignants les paient, car ils n'ont que cinq semaines de congés payés. Ils financent eux-mêmes la différence, chaque mois, pour équilibrer les comptes, et voir aligner, par obligation, leurs vacances sur celles de leurs élèves, puisque ces derniers en auraient seuls besoin.
La situation est "ouverte" pour que les deux autres fédérations (CFE-CGC et CFDT) "nous rejoignent", a déclaré Aschéri, le va-t-en guerre gris.
Pour Gérard Noguès (FO), "il faut une augmentation du point d'indice par rapport à l'inflation, soit 1,6% pour 2008, si possible au 1er janvier". Dans quinze jours! On voit percer le sens des responsabilités chez cet élu-là.
Jean-Marc Canon (CGT) a souligné de son côté que "la seule façon de faire bouger les choses, c'est de proposer une mobilisation forte aux personnels". Coup de semonce du paisible Canon, un probable membre actif du Mouvement de la Paix. On notera qu'il propose et qu'ensuite la base dispose: les décisions ne viennent plus de la CGT d'en-bas.
"Nous espérons que le gouvernement va enfin comprendre que le dialogue social, c'est ouvrir de véritables négociations et non faire semblant de dialoguer", a ajouté Jean-Michel Nathanson (Solidaires). Le gars de Solidaires est au-dessus du lot. Il comprend tout mieux que le gouvernement qui n'a donc pas entendu le dernier coup de Canon et fait " semblant de dialoguer". Les "réelles négociations" sont une mobilisation forte [des] personnels. Le dialogue syndical, c'est en somme le 'débat participatif' à la Marie-sEGOlène Royal: cause toujours et écoute ce que j'ai à te dire!
Définition du dialogue de sourds. Que disent les mal-entendants: "Nos revendications sont restées lettre morte. Le gouvernement persiste à nous répondre à côté", a déploré Elisabeth David (Unsa), tandis que Bernard Sagez (CFTC) a estimé que le ministre "baladait" les syndicats.
Favorables au dialogue, la bande des six fédérations a cependant décidé de ne pas participer à une séance plénière mercredi sur les valeurs et missions de la Fonction publique organisée par le gouvernement, ni à la réunion vendredi sur le paiement des heures supplémentaires. Le meilleur moyen de s'entendre? Sera présent celui qui selon les autres se dérobe au dialogue.
Ni les valeurs de la Fonction Publique, ni le paiement des heures supplémentaires ne les motivent?
Expliquez-moi!

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