POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

dimanche 21 octobre 2007

Des professeurs absents pour soutien politique à Florimond

Vos enfants seront sacrifiés : ils n’auront pas cours
La grève du 18 octobre a perturbé les cours du 1er trimestre, mais ça ne suffit pas. Des professeurs feront le choix d’abandonner leurs postes et leurs élèves pour aller dans la rue faire pression sur les juges du tribunal d’Aix-en-Provence. Un de leurs camarades, Florimond Guimard (photo, ci-contre) est poursuivi pour s’être mis hors la loi, le 11 novembre 2006.
L’affaire remonte à l’avant-présidentielle, lorsque RESF mettait toute son énergie à créer un climat de peur et de chasse aux sorcières. Pendant la campagne présidentielle 2007, le quotidien Libération transmettait le mot d’ordre des agitateurs: ‘«Tous à Aix-en-Provence le 20 avril pour le procès !» lance le Réseau éducation sans frontières (RESF) sur son site Internet. Objectif : soutenir Florimond Guimard, le professeur des écoles marseillais qui répondra cet après-midi devant le tribunal correctionnel de «violence aggravée sur agent de la force publique ». Le RESF veut aussi engager, à deux jours de la présidentielle, un nouveau bras de fer avec Nicolas Sarkozy, qualifié de «ministre de la chasse à l'enfant» pour son refus de régulariser tous les parents sans papiers d'enfants scolarisés.’ Depuis, les Français en ont jugé autrement.

Florimond Guimard se retrouvera devant les tribunaux un jour très prochain, pour avoir participé, le 11 novembre 2006 donc, à une action collective illégale d’entrave à la justice, destinée à s'opposer à l'expulsion de Lahcène Douibi, Algérien sans papiers. Florimond Guimard raconte : «Le 9 novembre, Lahcène Douibi avait fait l'objet d'une première tentative d'expulsion par bateau. Nous avions été un groupe d'enseignants, parents d'élèves, élus, collectif de sans-papiers à descendre vers le port. On a prévenu la CGT de la SNCM (Société nationale maritime Corse Méditerranée) qui a décidé de ne pas laisser partir le bateau.» Le réseau fonctionne bien et spontanément.
Plusieurs écoles de Marseille se mettaient alors en grève! Le 11 novembre, les militants apprennent que Lahcène Douibi va être rapatrié par avion et convergent vers Marignane. Là, les versions de Florimond Guimard et des forces de l'ordre diffèrent. Un policier affirme que l'enseignant lui a envoyé une barrière automatique sur le pouce, entraînant un jour d'incapacité totale de travail (ITT). Un autre, que Florimond a suivi la voiture de police avec son propre véhicule et a tenté de la percuter. L'enseignant nie. «Il n'y a aucun dégât matériel», précise l’avocate du forcéné, Claudie Hubert. Embarqué dans l'avion, Lahcène Douibi protesta, soutenu par des passagers, et fut débarqué.


Il faut savoir que les passagers à bord peuvent comporter des militants RESF. Pensez à François Auguste (ci-contre), vice-président du conseil régional Rhône-Alpes, qui devait être jugé le 7 mai (mais ne le sera que le 26 novembre prochain) pour «entrave à la circulation d'un aéronef». Il se trouvait par hasard dans l'avion qui expulsait la famille kosovare Raba (Libération du 6 février), il avait protesté auprès du pilote, ameutant les passagers inconscient d'une manipulation préméditée, ce qui lui valut d'être débarqué, placé en garde à vue et donc, traduit devant les tribunaux. L’Humanité : ‘La solidarité avec les familles sans-papiers d’enfants scolarisés a marqué le déplacement de militants de l’Isère, du Rhône, mais aussi des Bouches-du-Rhône, de la Haute-Saône (d’où a été arrachée la famille Raba), de la FSU, de RESF (dont Richard Moyon, un de ses porte-parole nationaux RESF), de la CGT, de SUD, de la LDH, du PCF…
Etait-il par hasard à bord du vol Air France Paris-Bamako du 28 avril 2007, quand des passagers protestèrent, parmi lesquels Marie-Françoise Durupt, une associative, qui fut placée en garde à vue. (RELIRE PaSiDupes :
- le libellé de l’époque
- et celui qui suit celui-ci)
La police a-t-elle voulu se venger sur Florimond Guimard, ose se demander Libération? Un mois plus tard, en tout cas, l'enseignant et une étudiante, autre figure de proue du RESF, sont convoqués par la police et placés en garde à vue. Aucune charge n'est retenue contre la jeune femme. Florimond, lui, fait l'objet de deux plaintes. Il est passible de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.
A l'affût de la moindre occasion lui permettant de batailler contre Sarkozy et sa politique à l'égard des sans-papiers, RESF voit dans cette mise en examen une déclaration de guerre. Bové n'a guère à souffrir de ses nombreuses exactions, pourquoi pas RESF? «La solidarité ne doit pas devenir un délit», clame le réseau, dans une tentative de ralliement des benêts. «Notre résistance perdurera quelles que soient les intimidations» , insiste Florimond Guimard. Trois autres militants font l'objet de poursuites, dont l'élu François Auguste (photo).
A deux jours de l'élection présidentielle, le RESF entendait médiatiser au maximum le procès de Florimond Guimard. Une pétition était lancée, exigeant l'arrêt des poursuites engagées.
Les syndicats enseignants ont également décidé de monter au créneau : «Après l'affaire de la rue Rampal à Paris [une directrice avait été placée en garde à vue suite à des heurts entre parents d'élèves et forces de l'ordre lors de l'interpellation d'un Chinois en situation irrégulière venu chercher ses petits-enfants], ce procès est symbolique d'une démarche qui, une fois de plus, cherchait à judiciariser l'action collective», affirmait le SNES-FSU dans un communiqué. La CGT et plusieurs syndicats de l'éducation (FSU, SUD, SNUipp) appellent leurs adhérents à y participer.

Slogan de RESF: Arrêt des poursuites contre les militants de RESF et Florimond Guimard
Appel RESF:

Organisations à l’initiative de cet appel :
Aix Solidarité, Alternative Libertaire, Article 13, Asti Aix, ATTAC Marseille, ATMF Aix, Ballon Rouge, Cimade Paca, CNT, CTDR, FCPE 13, Femmes en Noir, FSU 13, FSU Paca, LCR 13, LDH 13, LO 13, Mille Babords, MRAP 13, PCF 13, RESF13, Résister, SDU-FSU 13, SGEN-CFDT 13, SNEP Aix- Marseille, SNES 13, SNUipp 13, Solidaires 13, SUD Santé Sociaux 13, SUD-STSF, SUD Education 13, UCIJ 13, UDAS, UD CFDT, UD CGT, UJFP 13, UNEF Aix-Marseille, UNSA 13, Unis avec Bové 13, VERTS 13
Premiers signataires (à l'époque):
M. ANGOT (Secrétaire général du SNUClias/FSU), M. AOUNIT (Pdt MRAP), G. ASCHIERI (Secrétaire général FSU), JL BENHAMIAS (député européen), O. BESANCENOT (candidat à l’élection présidentielle LCR), M. BILLARD (députée), B. BOISSEAU (Co-secrétaire général SNES/FSU), J. BOVE (candidat à l’élection présidentielle), R. BRET (Sénateur), MG. BUFFET (Secrétaire nationale du PCF, candidate à l’élection présidentielle), E. CASELLI (Secrétaire général PS 13), M. CHESSA (Secrétaire générale UD CGT 13), Y. COCHET (député), A. COUPE (porte-parole SOLIDAIRES), D. DAENINCKS (écrivain), JP DUBOIS (Pdt LDH), C. DUFLOT (Secrétaire nationale des Verts), F. DUTOIT (maire des 15/16è arrdts de Marseille), H. FLAUTRE (députée européenne), J. GAILLOT (Evêque de Partenia), L. GIOVANNONNI (Secrétaire général Cimade), F. HAMANA (Pdt FCPE), J. HARRIBEY / A. TROUVE (Coprésident-e-s d’Attac France), C. HENON (co-secrétaire générale SUD Éducation), G. HOVSEPIAN (maire des 13/14è arrdts de Marseille), A. KRIVINE (Porte parole LCR), J. LAFONTAN (Secrétaire général SNEP/FSU), A. LAGUILLER (LO, candidate à l’élection présidentielle), J. LANG (député), N. MAMERE (député), P. MENNUCCI (Pdt groupe PS PACA, équipe de campagne présidentielle de Sa Cynique Majesté Royal), G. MOINDROT (Porte parole SNUipp/FSU), R. MOYON (Porte parole RESF), C. ROIRON (secrétaire nationale PS), E. SIRE-MARIN (Magistrat, Co-présidente de la Fondation Copernic), L. THURAM (Footballeur), M. VAXES (député communiste des Bouches-du-Rhône), JL. VILLENEUVE (Secrétaire Général SGEN-CFDT), C. VILLIERS (Porte parole J. Bové), D. VOYNET (Sénatrice et candidate à l’élection présidentielle Les Verts), F. WURTZ (député européen)…

Solidaire elle aussi de Florimond Guimard, rappelons-le, la LCR exige l’arrêt des poursuites à son égard et la régularisation de tous les sans papiers.


L'indépendance de la justice est-elle menacée par les radicaux?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):