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mardi 22 mai 2007

La défiance, un mal français nouveau

Les Français se croient les plus malheureux au monde.
D'où vient ce sentiment de malaise?
Les intellectuels pourraient en être la cause, plus que le chômage et la maladie. Car nos brillants journalistes n'apprennent pas que l'insolence ou l'impertinence ou l'arrogance dans leurs écoles au niveau BTS, ou à Lille, par exemple. Leur formation est placée sous influence: comment faire en neffet si on n'est pas de niveau à penser par soi-même et donc à observer la société sans a-priori. Il faut se rabattre sur une idéologie pré-cuite.

L'un des pourvoyeurs de cette nouvelle tambouille est Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, auteur de La Contre-démocratie : la politique à l'âge de la défiance. Pour éclairer son propos, PaSiDupes vous donne copie d' un entretien publié par 20 minutes ©2006, les propos étant recueillis par Arnaud Sagnard.

Constatez-vous un manque de confiance des Français vis-à-vis de la politique ?
Il existe deux types de défiance. La première, libérale, consiste à se méfier d'un pouvoir trop fort. Ce principe de modération repose sur la Constitution, sur des règles limitant le pouvoir. La seconde est une forme de défiance démocratique exercée à travers les médias, les associations, les ONG et les groupes de citoyens. Ces voix construisent une attention démocratique et un pouvoir d'alerte.
Les électeurs semblent aussi exprimer leurs soupçons...
Avant, il y avait une confiance aveugle des électeurs, notamment dans les préceptes du Parti communiste ou dans le discours gaullien. Aujourd'hui, l'électeur ne donne plus de chèque en blanc pour un mandat. Au-delà, nous assistons à un basculement des formes de défiance positive vers une défiance négative. Au lieu d'un appel à la vigilance, le citoyen stigmatise le pouvoir, considéré comme extérieur à la société.
Comment cela se traduit-il ?
Le pouvoir politique est perçu comme mauvais, donc on le diabolise plutôt que de le corriger ou de le mettre à l'épreuve. Cette dégradation mène au populisme. Cela est très fort chez les populations se sentant abandonnées par l'Etat. Vivant en marge de la société, où il y a une précarité réelle et une incompréhension du système tel qu'il fonctionne, elles veulent le mettre à la porte.
Existe-t-il un vote qui serait une sorte de réflexe sans réelle conviction ?
L'électeur remplace les élus qui l'ont déçu. Cela ne procède plus d'un choix, mais d'une élimination. [Royal appréciera cette prémonition...] En Europe, des partis incarnent cette haine : on ne vote pas pour leur programme, mais parce qu'ils stigmatisent le pouvoir et l'immigration. Ce discours ne fait que prendre en charge ce rejet, il redouble donc le problème.
Certains pensent que les politiques sont différents d'eux, qu'ils ignorent leurs problèmes...
Il y a une demande contradictoire. L'électeur veut que le politique lui ressemble, mais qu'il soit capable de gouverner. Pour représenter le citoyen, le politique doit trouver un langage qui donne sens à la vie des gens. Le langage politique ne parvient pas à décrire le réel et à le modifier.

Comment réduire la distance entre politiques et citoyens ?
Le citoyen est réaliste, il sait qu'après avoir voté son travail n'est pas fini. Il a intérêt à être électeur et contrôleur. Il faut muscler les formes de défiance positive, civique, associative, voire les institutionnaliser. La démocratie ne peut pas être intermittente. L'établissement de jurys citoyens, afin de connaître l'avis de la population sur le pouvoir tel qu'il est exercé, est une piste. Internet offre un accès illimité à la prise de parole, mais il ne produit pas de sens commun. C'est à la fois la démocratie absolue et l'impolitique absolu. Il dissémine, alors que la politique doit cristalliser et trancher.

La démocratie ne suffirait plus: elle aurait-elle vécu? La gauche aurait ainsi besoin de nouvelles garanties, face au constat de sa propre incapacité à pratiquer la démocratie et donc à la perpétuer. Les écoles, les médias et les banlieues sont les terrains privilégiés de son expérimentation de concepts issus de la rive gauche parisienne. C'est l'escroquerie intellectuelle la plus appréciée de la gauche actuelle et, comme vous vous en doutez, de la penseuse socialiste injustement méprisée, Sa Cynique Majesté Royal.

Le théoricien malfaisant n'est-il pas contredit par les faits: les électeurs ont participé à 84% au suffrage universel pour désigner leur représentant suprême et le Président de la République est LEGITIME à une hauteur de 53%...

Un produit frelaté de la pensée française comme Rosanvallon va-t-il conserver toutes ses sinecures, bien que désavoué? Va-t-il encore longtemps incarner l'incompétence au pouvoir?

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