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mardi 29 mai 2007

CGT, la défiance citoyenne et syndicale du dialogue

A la CGT, il n’est de dialogue qu’unilatéral !
Bernard Thibault engage le dialogue à sa façon, en soulignant sa "vigilance" face aux projets de Nicolas Sarkozy sur le service minimum et les heures supplémentaires, et tout en se refusant à des "procès d'intention" à l'orée de la négociation! Ce n'est pas le style de la maison.
Le secrétaire général de la CGT a été reçu pour la 2° fois depuis le 06 mai et cette fois durant 01h15 par le chef de l'Etat et le Premier ministre, François Fillon, dans le cadre des consultations avec les partenaires sociaux pilotées par l'Elysée.

1- La loi-cadre sur le service minimum, préparée par le ministre du Travail Xavier Bertrand, était au coeur des discussions. Ce texte en deux volets, dont Bernard Thibault a précisé qu'il pourrait être présenté en juillet,
-l’un renverrait la prévention des conflits (la procédure "d'alarme sociale") à des négociations - soit au niveau des branches, soit au niveau des entreprises –
- et l’autre définirait des plans de trafic en cas de grève. Sur ce second point, la loi fixerait les conditions d'implication des autorités organisatrices des transports publics - c'est-à-dire les collectivités territoriales.
"Voilà le cadre a priori du projet de loi, mais je le dis à l'issue de cet entretien, je pense que sur ce sujet nous devons maintenir toute notre attention et notre vigilance et nous serons particulièrement attentifs au contenu de la loi et à sa rédaction très précise", a déclaré Bernard Thibault à la presse. Attention et vigilance semble aller de soi, mais en langage décodé, cela signifie que la CGT ne lâchera rien sans rien."

Thibault dissimule ses intentions derrière des propos lénifiants à destination de la presse, comme de larges oreilles sous de longs cheveux blonds… "Dès lors que le président de la République nous dit son intention de ne pas vouloir remettre en cause le droit de grève et qu'il n'y a aucune raison de lui faire des procès d'intention, on va essayer de le suivre", a-t-il ajouté, dans un premier temps.
Pourtant, sans rien dire de ses contributions au dialogue social, la CGT exprime bientôt sa méfiance –en attendant la défiance ouverte, ajoutant un bémol aux commentaires plutôt positifs des organisations syndicales reçues vendredi dernier, notamment Force ouvrière (FO) ! "Mais ce sont les textes qui vont nous permettre de vérifier dans les actes qu'ils sont bien conformes au dialogue", a prévenu le suspicieux Thibault.
Ca se gâte donc à mesure qu’il développe. "Nous avons réinsisté sur notre attachement aux conditions d'exercice du droit de grève telles qu'elles sont régies par les textes actuels et nous avons dit que nous n'accepterions pas une révision dans ces domaines. L'avenir nous dira si nous allons vers une compréhension ou une incompréhension sur ce sujet", a insisté le secrétaire général de la CGT, respectueux des conditions de vie de la majorité, lorsqu’une minorité s’arc-boute sur ses privilèges et autres avantages sociaux divers et variés..

2- S'agissant de la détaxation des heures supplémentaires, autre réforme emblématique pour Nicolas Sarkozy, une concertation devrait s'ouvrir "dans les tout prochains" jours avec le ministre de l'Economie Jean-Louis Borloo, qui supervisera le dossier, a dit Bernard Thibault.
Là encore dans une expectative constructive, la CGT "attend de voir" dans la crainte d'"effets très pervers pour l'emploi" en opposition avec le slogan électoral de Nicolas Sarkozy : "travailler plus pour gagner plus".
La subjectivité de Thibault-la-science prenant le dessus et il prédit ensuite le pire : "Nous pensons a priori que beaucoup des salariés qui ont cru comprendre qu'ils allaient pouvoir lever la main pour faire des heures supplémentaires, parce qu'ils estiment pouvoir en faire - je pense notamment aux salariés qui sont à temps partiel ou qui ont des contrats qui ne leur permettent pas d'avoir un salaire décent à la fin du mois -, vont être déçus, car les heures supplémentaires sont à la discrétion de l'employeur", a commenté Thi-Thi-la science. Il a affirmé "qu'aujourd'hui, le volume déjà important des heures supplémentaires à disposition des employeurs n'est pas utilisé". Les conditions de leur mise en œuvre changeant, Thi-Thi-la-science n'envisage pas que la situation s'améliore et reste pessimiste. C’est syndicalement naturel. En France.
Il cible maintenant l'autre adversaire séculaire. Pour Bernard Thibault, cette réforme "peut avoir un effet très pervers". "Il peut y avoir un effet d'aubaine financier très important pour les entreprises en fonction des allègements de cotisations. (...) Suivant la mécanique retenue, ça peut être de nature à contraindre des salariés déjà en poste à faire un grand nombre d'heures supplémentaires si les employeurs le décident, et par contre de laisser à la porte ou de renvoyer une population intérimaire, saisonnière ou avec des contrats temporaires". Les aubaines ne peuvent être qu’en faveur des patrons. Il est décidément pessimiste-fermé-bouché ! Mais si les résultats rencontres les intentions, la CGT affirmera que c’est une avancée syndicale… En attendant, que celui qui relève une seule proposition syndicale lève la main.

3- Sur la question du contrat unique maintenant, Bernard Thibault a infirmé l'hypothèse d'une conférence en janvier, comme l'avaient avancé plusieurs syndicats vendredi dernier. "Ce qui n'est pas totalement arbitré, c'est de savoir s'il y a ou pas une conférence à la rentrée comme point de départ à des discussions ultérieures ou si c'est par le biais de négociations bilatérales employeur-syndicats que les choses devront progresser", a-t-il dit. En clair, le scepticisme foncier de la CGT prédomine, puisqu’elle annonce dès à présent qu’elle s'attend à être "très largement déçue" le 1er juillet, échéance pour une possible revalorisation du Smic, écartée par le nouvel exécutif.
Dans son cortège de plaintes chroniques, Thi-Thi-la-science a sans surprise eu une pensée pour sa bonne camarade du Medef. Je reste "tout à fait lucide sur le fait que la philosophie politique de ce gouvernement est - jusqu'à ce qu'on nous fasse une démonstration contraire - plus proche des thèses du Medef que des nôtres", a affirmé Bernard Thibault, qui juge sur pièce, mais n' rien à proposer...
La présidente du Medef, Laurence Parisot, sera reçue mercredi à l'Elysée à 11h30.

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