POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 31 juillet 2006

Historien ET militant !
autre temps, autres mœurs…
Nous avons appris à nos dépens que le journaliste n’est tenu par aucune règle à « une époque toujours prompte aux démonstrations de morale vertueuse », admet Antoine de Gaudemar, le journaliste militant (qui ne s’y reconnaît évidemment pas !), mais du moins placions-nous l’Histoire à part et la considérions-nous comme une science. Voilà que nous découvrons avec stupéfaction que l’obsession de l’objectivité n’est nullement une contrainte pour l’historien. Ca laisse pantois !
Pierre Vidal-Naquet, le modèle d’historien de ce journaliste « appréhendait avec quelques cadres marxistes, la philosophie et la littérature, c'est-à-dire la poésie, le roman, et le théâtre ». Un soupçon d’amalgame et de confusion de l’esprit. Le mot est lâché : l’histoire dont il est question est interprétée à la lueur rouge de la doctrine marxiste. Les étudiants de cet historien ont donc été ‘formés’ à l’histoire biaisée. Alors, sera-t-on surpris qu’au moment des grèves politiques anti-CPE l'Ecole des hautes études en sciences sociales où il professait ait été saccagée comme nulle part ailleurs par des éléments incontrôlés ?
Parmi les publications de Pierre Vidal-Naquet on peut nommer des recherches sur la Grèce ancienne et des travaux sur l'histoire juive, ce qui souligne l’éclectisme du professeur expert en tout. Il faut citer aussi des exemples de son engagement d’historien : contre la guerre d'Algérie («L'Affaire Audin, la Torture dans la république»), pour mai 1968 («Journal de la commune étudiante», avec Alain Schnapp), contre les négationnistes («Les assassins de la mémoire»). Des centres d’intérêt aussi divers que ciblés…
Le petit marquis Antoine de Gaudemar rend donc un hommage de camarade à camarade militants. Il suffit de noter les titres de gloire du frère de combat : « Pierre Vidal-Naquet multiplia les préfaces et les articles (notamment en faveur de la création d'un état palestinien) –nul parti pris ?–, signa manifestes (dont celui des «121 » et pour le droit à l'insoumission en Algérie) –‘insoumission citoyenne’, dirait-on aujourd’hui et que José Bové ne renierait pas– et pétitions (dont la dernière, il y a une dizaine de jours seulement, contre la guerre d'Israël au Liban) –qui nie la part de responsabilité du Hezbollah. Il existe donc une manière partisane de lutter contre la guerre, en attisant les haines des uns pour les autres : est-ce pour la paix ?
Le journaliste se reconnaît dans l’historien. Ni l’un, ni l’autre ne respecte grand-chose et pas même l’Histoire qui perd son H majuscule, c’est tout dire. Tous deux sont aveuglés par la doctrine marxiste, longtemps même après qu'elle ait fait la démonstration de ses 'effets et méfaits'. Tel le philosophe qui appartient au monde dans lequel il vit, Vidal-Naquet mena un ’infatigable combat d'historien’, ose écrire le journaliste. Combat pour la vérité ? Non, sauf à être juge avec a priori –ce qui se fait aussi beaucoup parmi les juges! –. Combat pour des idées, plutôt. Alors, comprend qui peut !
Il est dès lors paradoxal, en tout cas de sous la plume de de Gaudemar, de ne connaître que « les effets et méfaits de la colonisation » réels et d’ignorer magnifiquement ses apports, tout aussi réels: combat pour des idées, soit ! Mais combat marqué de subjectivité et de partialité et de doctrine. Rien à voir avec l'Histoire! L'alibi est trop noble pour les bassesses.
Pourtant, notre défunt signa avec plusieurs de ses collègues une pétition pour la «liberté de l'histoire». C'est bean comme un slogan LCR, ou anarchiste? Et l’illustre journaliste d’ajouter que l'historien –juif, mais laïc– a «toujours jugé des hommes et des événements en fonction du destin auquel il avait échappé». L'historien n'est qu'un être humain, ce qui l'autorise à tous les écarts. Cohérent ? C’est l’histoire revisitée, dopée, trafiquée, trahie. On ne s’en tient plus aux faits : on les juge, ce qui en soit est déjà énorme, et on les explique et on les commente même, ce qui est indécent. Car on peut parler d’endoctrinement.
La caution de l’Histoire pour militer et endoctriner, en voilà assez !
Point commun : le militantisme !
Journaliste ou historien, quelle différence ? Une activité de trop ? Historien ou militant, il faut choisir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):